Altaïr
Prénom : Altaïr
Nom : inconnu
Race : Humain
Age : inconnu, évalué à 19 ans environ
Sexe : masculin
Alignement : Chaotique neutre à Neutre mauvais
Caractère : Pourvu d'une curiosité dévorante, issue d’un savant mélange d'intuition et d'observation, Altaïr fait parfois preuve d'une maturité étonnante, et est capable de tout l'inverse : bouder durant des jours, refusant presque de s'alimenter. Doué d’une sensibilité hors du commun et d’une certaine dose d’empathie, le garçon est capable de deviner et de comprendre certaines choses ordinairement inaccessibles pour un jeune de son âge, a fortiori un humain.
Description physique : plutôt maigrichon, voire chétif pour un adolescent en plein croissance, Altaïr conserve un physique très enfantin. Le teint blafard, des cheveux mi-longs d’un châtain commun, des yeux ronds et brillants, le jeune homme préfère dissimuler son visage sous une capuche en permanence, et le moindre centimètre carré de sa peau en général sous un vêtement. Cette tendance à se cacher est peut-être le résultat d’une enfance où il fut sans cesse montré du doigt et conspué par ses pairs.
Signe(s) particulier(s) : porte un médaillon autour du cou, auquel il semble tenir comme à la prunelle de ses yeux
But(s) : poursuivre son apprentissage de la magie noire et trouver si possible un nouveau mentor
Relations avec les races :
Elfes : ils sont pédants et hautains, toujours disposés à vous faire la morale. Malgré cela, leur maîtrise de la magie est exceptionnelle et inspire le respect, et au moins, ils ne cherchent pas de noises.
Elfes Noirs (Sombres) : ils sont fascinants, en particuliers les femelles qui, étrangement, semblent diriger la société sombre d’après ce qu’on m’a dit. Et elles sont si belles... oui, décidément, les Sombres m’intéressent au plus haut point, je vais essayer de m’en faire des alliés. J’envie beaucoup leur magie du vent et la science de l’invocation notamment.
Humains : je suis apparemment né parmi les humains, il n’empêche que ceux-ci ne m’ont guère accepté parmi eux. C’est pourquoi je ne recherche pas leur compagnie, mais ils peuvent m’être utiles car ils sont influençables. Et puis, ils dominent tout de même le continent à ce que je sais.
Orcs : depuis mon plus jeune âge, on m’apprend à me méfier d’eux. Mais un jour, j’ai vu un chaman lancer un sort, et je dois reconnaître qu’ils semblent redoutables. De plus, leurs guerriers sont de véritables montagnes de muscles, je tâcherai donc de ne pas trop me faire d’ennemis parmi les Orcs...
Nains : eux au moins, ils sont amusants. Et ils savent fabriquer des merveilles à partir de peu de choses, dommage qu’ils soient si près de leurs sous, leurs créations ne sont pas données... Mais bon, ils offrent volontiers une pinte de bière, même à un garçon comme moi. J’aime assez leur façon d’être, ils ne font pas de chichis et ce sont de solides compagnons quand on sait s’y prendre avec eux.
Kamaels : ils sont sortis de leur île depuis si peu de temps... ils ne sont donc pas qu’une légende de village. J’en ai croisé un couple pas plus tard qu’hier, ils sont magnifiques, aussi bien les hommes que les femmes. Ils n’ont pas l’air particulièrement sympathique avec leurs yeux rouges, mais j’essaierai quand même de me faire accepter d’eux... attention tout de même, on dit que ce sont des guerriers impitoyables et très dangereux.
Background :
Que lui valut donc son nom, à la naissance ? Était-ce son teint blafard, ses yeux ronds et brillants, ou encore sa propension à demeurer silencieux pendant des heures, apparemment perdu dans ses pensées, fixant sans fin ce que lui seul pouvait voir ?
Nul ne s'en souvient vraiment, mais on peut deviner qu'il s'agissait d'autre chose que son aspect physique ou son caractère. Quoi, alors ? Sa fascination pour l'astronomie et la divination, et pour l’astre lunaire en particulier ? Non plus. En réalité, il se murmurait dans les rues du village de son enfance qu'Altaïr n'était pas un être humain, mais un enfant issu de l'union occulte d’un démon et d’une prêtresse d’Einhasad. Quelle était la part de vrai et de fabulation dans tous ces commérages de quartiers ? Personne ne pouvait le savoir avec certitude.
Ce qui ne faisait aucun doute, en revanche, c'est que le gamin était doué pour ressentir les choses, et même parfois deviner certains événements. Était-ce dû à ses formidables capacités d'observation et de déduction, ou bien s'agissait-il d'un véritable don mystique, cadeau du géniteur à sa progéniture ? La question méritait d'être posée. En tout cas, le jeune Altaïr, étant donné la quantité de mystères qui l'entourait, était souvent traité d'être singulier, regardé avec méfiance et suspicion aussi bien par les adultes que par les autres enfants de l'orphelinat. Car en effet, on ne lui connaissait aucune famille : un vieux marchand l'avait trouvé un beau jour, abandonné au sommet d'un observatoire public, et l'avait naturellement porté à l'orphelinat le plus proche.
L'enfant, âgé alors d'une demi huitaine d'années, faisait preuve d'un calme étonnant malgré son abandon. Pas une seule fois il ne réclama sa mère, son père, ou un quelconque membre de sa famille. Les prêtres qui le recueillirent tentèrent plusieurs fois de l'exorciser, croyant être face à un cas de possession, mais en vain : ils durent se résoudre à l'idée qu'Altaïr n'était pas un gamin ordinaire.
Altaïr était donc à présent un adolescent doué d'une sensibilité hors du commun, lui permettant de deviner certaines choses ordinairement hors d'atteinte pour un jeune de son âge, pourvu d'une éducation réduite à son strict minimum. Ses tuteurs avaient en effet tenté de lui apprendre quelques notions de médecine et d’herboristerie, dans le but d’en faire un soigneur, mais sans grand succès.
Il résultait de ce mélange d'intuition et d'observation un garçon pourvu d'une curiosité dévorante. Il faisait parfois preuve d'une maturité étonnante, et était capable de tout l'inverse : bouder durant des jours, refusant presque de s'alimenter.
Lorsqu’il atteignit une quinzaine d’années, Altaïr décida de quitter l’orphelinat pour parcourir le monde. Le jeune homme n’alla pas bien loin : moins de deux semaines après son départ, il se tordit une cheville en traversant un ruisseau, tout en tentant de repousser un groupe d’hommes-lézards qui l’attaquaient. Fort heureusement, un vieil homme qui passait par là parvint à les mettre en fuite. Altaïr, incapable de marcher, essaya alors l’un des sorts de soin qu’on lui avait enseigné sur son pied meurtri : il ne parvint qu’à le faire enfler d’avantage.
Serrant les dents, retenant des sanglots de douleur, il se résolut à s’adresser au vieillard :
-Pouvez-vous m’aider, s’il vous plaît ? Je ne peux plus marcher, et si je reste ici je vais me faire attaquer à nouveau…
L’homme le regarda avec une moue peu engageante, en regardant sa tunique délavée aux couleurs d’Einhasad.
-C’est ta faute mon garçon, répondit-il. Il ne tient qu’à toi de savoir te défendre seul, au lieu d’apprendre le dogme stupide des hommes de foi. Cela ne t’apportera rien, si ce n’est être toujours à la merci des puissants.
-Mais, je pensais qu’aider les autres était ce qu’on pouvait faire de mieux…
-Aide toi d’abord, et le ciel t’aidera ! répondit le vieillard, taciturne.
-La force d’un homme ne réside pas dans sa capacité destructrice… rétorqua l’adolescent, ne pouvant plus retenir un gémissement de douleur.
-Et c’est pourtant précisément pour sa puissance qu’un homme est reconnu à sa juste valeur ! La force permet d’obtenir le respect et la sécurité. Regarde toi, tu ne vaux pas grand-chose, avec ta tunique déchirée et trempée, et ton pied gonflé comme une baudruche ! répliqua l’homme.
Mi-interloqué, mi-fasciné, Altaïr dut se rendre à l’évidence : accroupi dans son ruisseau, il était incapable de faire quoi que ce soit si ce n’est rester bêtement à grelotter.
-M’apprendrez-vous ? demanda-t-il d’une voix où perçait à présent une pointe de respect.
-Je le peux, oui, répondit le vieillard avec un sourire édenté.
Il tira le garçon du ruisseau et l’aida à se tenir debout :
-Tu peux m’appeler Jarod. Je t’amène avec moi dans ma maison à Dion, c’est juste à côté. Si tu te plies à mes règles, je t’enseignerai ce qu’il faut savoir…
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C’est ainsi qu’Altaïr fit connaissance avec celui dont il allait devenir le disciple. Jarod était en fait un mage noir, spécialisé dans la nécromancie. Il avait fallu apprendre toutes les bases de la magie offensive au jeune garçon, qui ne connaissait que les bases du soutien magique. Au début rebuté par cette étude de la mort, l’adolescent voyait s’évanouir ses réticences les unes après les autres. Sa curiosité le poussait à suivre toujours plus loin les enseignements de son maître. Ce dernier, Altaïr le réalisa rapidement, souffrait d’un mal incurable, et semblait grignoté de l’intérieur, peu à peu.
Le jour fatidique finit par arriver. L’adolescent se tenait au chevet de son maître à ses derniers instants :
-Quel est ce mal qui vous tue, Jarod ? Allez-vous enfin me le dire ?
-C’est… compliqué, Altaïr, répondit le vieillard avec difficulté.
-Il faut que je sache, je vous en prie…
-Eh bien… *l’homme parlait d’une voix faible* c’est en quelque sorte mon propre pouvoir qui me ronge… ce sont des choses qui arrivent lorsqu’on ne prend pas assez de précautions avec les… puissances occultes…
-Vous voulez dire que… nos études, mon apprentissage… tout cela finira par me tuer à mon tour ?? s’exclama le jeune garçon, choqué.
Le mourant saisit la main de son disciple :
-Non, Altaïr. Tu es différent, tu as un très gros potentiel. Et puis, à mon âge, personne ne m’avait… prévenu des risques. Tu es averti, alors fais en sorte de ne pas y perdre plus que tu ne pourrais gagner…
Jarod avait à présent des difficultés à respirer. Ce furent les dernières paroles qu’il prononça dans ce monde ; il s’éteignit une heure plus tard. Altaïr n’avait pas lâché sa main une seconde. Une idée folle l’effleura un instant : tenter de ramener à la vie celui qui, malgré les disputes parfois violentes et les rebuffades, avait été son seul compagnon pendant des mois. Mais le garçon, en dépit de son jeune âge, savait que c’était un miracle largement au-dessus de ses capacités. Il enterra dignement Jarod, avant de quitter la masure où ils vivaient, se promettant de revenir faire honneur à son maître une fois son apprentissage achevé : son respect était toujours plus fort que sa rancœur.