La Malédiction de Zariche
Ainsi la vaillante petite troupe rebroussa chemin. Aka et Milie marchait devant, Ayane semblait peiner à porter la lourde lame.
-Ca va aller cousine? Demanda Milie.
-Ouai! Pas d'problèmes répondit Ayane. Regarde, j'ai de moins en moins d'mal a la soulever, c'est marrant on dirait qu'elle devient plus légère.
-Bah si tu l'dis… En effet, Ayane maniait de mieux en mieux la lame, les quelques fourmis qu'elles rencontraient sur le retour se retrouvaient découpées en un instant. Ayane semblait prendre du plaisir à l'utiliser, chaque coup porté était accompagné d'un petit rire guère rassurant. Milie et Aka s'en rendirent vite compte, mais n'y prêtaient pas plus attention. Après tout ça devait être l'excitation de pouvoir manier une nouvelle arme. Seulement, après avoir parcouru un bout de chemin, les deux naines commencèrent à s'inquiéter. Les coups portés par Ayane devenaient de plus en plus violents, elle ne cessait de rire et continuais de s'acharner sur les dépouilles. Plus étrange encore, l'œil au centre de la lame semblait s'ouvrir au fur et a mesure de leur progression.
Elles arrivèrent enfin à la sortie de la fourmilière, Ayane respirait fortement, une respiration étouffée, son visage était devenu d'une extrême pâleur et sa peau semblait se dessécher. Milie s'approcha d'elle et posa une main sur son épaule. Son armure était tellement brûlante qu'elle due en retirer immédiatement sa main.
-A…Ayane…t'arrives quoi? Tu…tu devrais lâcher cette grosse épée…[/i]
Ayane releva doucement la tête puis esquissa un sourire des plus troublant.
-Je ne suis plus Ayane, je suis Zariche! Dit-elle d'une voix grave. Aka s'approcha d'Ayane, puis tenta de lui arracher l'épée des mains, elle fut projetée avec une violence inouïe contre un roché, puis s'écroula au sol, inerte. Milie reculait en fixant Ayane qui s'avançait vers elle.
-Arrête… t'es folle! Pourquoi t'as fait ça…lâche ça! Ayane retira son masque, dans ses yeux baignait l'horreur de la mort. Elle infligea un coup puissant à Milie qui tenta de le parer avec sa hache. Malheureusement cette dernière se brisa sous le choc et Milie s'écroula au sol, une blessure profonde parcourait son ventre. L'œil de l'épée était totalement ouvert, le soleil se couchait derrière les dunes et une aura maléfique se dégageait du corps d' Ayane...non, du Zariche.
Le Zariche faisait route vers Dion, rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Un jour a peine lui suffi pour rejoindre la petite Ville protégée par les membres de l'Anarore. Les alentours étaient peuplés de gardes mais la ville semblait vide. Il ne s'attarda pas et préféra poursuivre en direction de Giran. Lorsqu'il traversa les terres d'exécutions, les morts vivants s'écartaient pour laisser passer leur maître, la foret sombre était percée par l'œil rouge écarlate de Zariche et à chaque pas, il laissait une marque de brûlure au sol, comme pour témoigner de son passage.
L'aura maléfique se faisait ressentir aux alentours de Giran, le Zariche était parvenu aux portes de la ville. C'est alors qu'un nain de la forge d'Aluendir en sorti et couru en direction de ce qui pour lui ressemblait a Ayane.
-Chef, Chef! Enfin vous voilà… Ca fait des jours qu'on commençait a s'inquiéter! Vous en avez mis du temps pour la ramener cette recette! Vous allez bien Chef? Ayane ne répondais pas, elle fixait le sol et tenait sa lame a cheval sur son épaule droite.
-Chef? C'est quoi cette grande épée que vous tenez? Et puis où sont Aka et Milie? Choupy commençait à reculer, il sentait une présence, une présence maléfique à ses cotés. Lorsqu' Ayane releva la tête, il n'u aucun mal a comprendre qu'elle n'était pas elle-même, il se retourna, tenta de fuir mais trébucha sur une pierre qui traînait derrière lui. Il s'étala par terre en se tenant la cheville. Zariche s'approcha donc du nain et eu le temps de lui infliger quelques graves blessures avant d'être dérangé par une patrouille de Giran qui passait dans les environs. Il pris la fuite, ne préférant pas s'attarder sur du menu fretin. Il longea le flan Ouest de Giran, en direction d'Oren, lorsqu'un chevalier en armure Blanche et or lui barra la route. Celui-ci jurai par Einhasad qu'il allait déposséder le corps d'Ayane du Zariche. Visiblement cela faisait rire le démon.
-Vous les humains, vous ne vivez que pour une putain, vous êtes faibles… toutes les races sont faibles, vous devez périr comme des rats au fond d'un trou! Hurla Zariche.
-La ferme démon… quitte ce corps immédiatement, ou je t'y oblige par la force, et par Einhasad! Répliqua le chevalier Heleor.
-Hors de mon chemin… ou je te crève! Un violent combat débuta entre les deux, les lames s'entrechoquaient, Heleor semblait bien résister mais Zariche n'était nullement affecté par ses coups. L'humain ne cessait de le paralyser afin de pouvoir récupérer tant bien que mal des blessures qui lui étaient infligées. Seulement il comprit vite qu'il ne pourrais pas lutter seul et s'enfonça dans la ville a la recherche de soutient, laissant Zariche derrière lui.
-Va! Va donc chercher de l'aide, que je montre à tout le monde la toute puissance des enfers! Sur ces paroles, il s'éloigna de Giran, il était décidé a rejoindre Oren la ville des sombres de l'Istolla, il voulais leurs prouver que malgré leurs actions sournoises et perfides, ils n'en restaient pas moins que de faibles créatures de l'ombre, tous comme les différents peuples de ces terres.
Le passage de la mort n'a jamais été aussi bruyant, les animaux prenaient la fuite, les vautours planaient au dessus du corps possédé de la naine qui avançait tranquillement a travers la vallée. Oren apparaissait au loin, Zariche pressa le pas afin d'y arriver le plus vite possible. Il approcha des portes, elles étaient fermées. Les sombres avaient senti sa présence et l'observait du haut des tourelles surplombant la citée. Zariche se tenait devant les portes, prêt à se ruer sur les Gardes mais il fut interpellé.
-Lâche ça Ayane! Un petit groupe, composé du précédent humain, du Seigneur d'Aden Mephisto, Sylphide le compagnon d'Ayane ainsi que de la sœur jumelle de Milie, Malie. Zariche remarqua très vite la faiblesse de Malie et tenta de l'amadouer par des paroles sournoises :
-Allons Malie… tu vois bien, ce n'est que moi, Ayane… Ton amie. Viens avec moi, n'ai pas peur, je ne te ferai aucun mal…Tu crois en moi n'est-ce pas? Milie était troublée par ces paroles, mais elle n'y croyait pas, elle sanglotait, figée par l'incompréhension. Zariche éclata de rire puis se ruât sur le groupe d'humain, tranchant tous ce qui était a sa portée, poussant des cris tel une bête enragée. Le groupe était bien organisé et réussit a repoussé le démon qui prit immédiatement la naine impuissante en otage. Il lui glissa le tranchant de la lame sous la gorge en menaçant de l'égorgée si jamais l'un deux approchais. Milie ne bougeais pas, le moindre mouvement risquerai de mettre fin a sa vie, elle pouvait sentir le souffle brûlant de Zariche… l'œil de la lame l'a fixait… Soudain, une violente secousse, puis un cri de douleur s'échappa de la bouche d'Ayane, la lame tomba au sol, l'œil se ferma puis le Zariche disparu dans un nuage de flamme. Ayane tomba a genou, les yeux ouverts, sans expression. Les paumes de ses mains étaient brûlées, son visage retrouvais peut a peut sa couleur d'origine, les cernes disparaissaient…
Sylphide souleva Ayane et décida de la reconduire à Giran afin qu'elle puisse y être soignée. Le groupe progressait, constatant les dégâts et les actes immondes commis par le Zariche. Ayane semblait en état de choc, elle ne cessait de répéter "La mort...Qu'ai-je fais?"
Nul ne savait comment et pourquoi cette lame fit son apparition sur ces terres, sa disparition si soudaine laissait tout le monde perplexe. Mais une chose est sure c'est que cela n'annonce rien de bon, et qu' elle finira par reapparaître un jour, dans les mains d'une personne dont l'âme est déjà rongée par la haine, et ce jour la, la fin sera proche.