Les deux bateaux s’approchaient dangereusement l’un de l’autre, le choc entre les deux coques de bois n’allait pas tarder à se faire sentir. L’un de ces bâtiments arborait un pavillon de pirate, un aigle cramoisi sur fond marron, tandis que l’autre n‘était autre que l‘hippocampe, un bâtiment de la marine, le navire du capitaine Roderick.
Le capitaine abaissa sa longue vue et rangea cette dernière dans sa saccoche. Il ordonna à ses matelots de se préparer à l’abordage, ils allaient les attaquer l’épée à la main, évitant plutôt une confortation à la poudre et au boulet de canon.
« Préparez vous à attaquer, je veux des prisonniers, n’oubliez pas, je veux des prisonniers et faîtes…. »
Le capitaine ne put terminer sa phrase, son second lui coupant la parole
« Allons allons capitaine, sauf votre respect,… »
Ce dernier pris une grande respiration et hurla à gorge déployée :
« Allez bande de merdeux, magnez vous le cul, je veux tout le monde l’épée hors de son fourreau prêt à faire mumuse avec ces sales batards qui nous attendent sur le pont là bas !! Ce soir on mange du pirate et si jamais ya une poule mouillée qui fait dans son froc et qui se cache derrière ses petits copains, je vous jure que j’en ferai une affaire personnelle. Je le trancherai en petits morceaux et les donnerai à ma chère Cirsei après lui avoir fait regretter d’être sorti des jupons de sa mère. Allez !!! Plus vite que ça. »
Puis le second commença à hurler ses ordres habituels pour préparer tout l’équipage à la bataille qui devait suivre.
Les deux navires n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres l’un deux l’autre. La matelots de Rodrick étaient tous tassés près du bastingage.
« Moi d’abord ! Le premier qui ose les attaquer avant moi il va… »
Le second n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Les deux navires s’entrechoquèrent violemment, faisant trembler le pont du bâtiment de la marine. Beaucoup de marins tombèrent à cause du choc, ceux qui avaient réussi à rester debout ou qui s’étaient accrochés à quelque chose jetèrent des grappins sur l’autre bateau. L’ancien pirate devenu sous officier dans la marine hurla à pleins poumons tout en passant sur l’autre bâtiment :
« A l’abordage ! »
Une boule de poil d’un noir intense le suivit et bondit sur le premier pirate venu. Cette bête lui lacéra le visage avec ses griffes tout en grognant avant de passer à sa victime suivante.
Le jeune homme s’accrocha du mieux qu’il pouvait au morceau de bois, sa panthère nageant tant bien que mal à ses cotés. Elle appréciait bien plus l’eau que ses congénères mais elle n’avait jamais été une grande nageuse. Il lâcha prise avec l’une de ses mains et pris sa panthère et l’hissa sur le morceau de bois, vestige d’une porte qui ferait l’affaire pour permettre au félin de se reposer. Il lui chuchota tout en restant accroché au morceau de bois qui dérivait :
« Allez ma Cirsei, on en a vu des plus dure…. Fait pas cette tête là »
Le garçon qui ne devait pas avoir plus de 26ans, s’assit sur un rocher. Il baissa son regard sur son amie de toujours qui essayait de sécher son pelage au soleil. Puis il plongea de nouveau son regard dans l’horizon, se remémorant les évènements qui s’étaient produits à une vitesse incroyable. Fils de pêcheur, il était né il y a 26 étés de cela dans un petit village près de Rune. Il n’avait que onze an, lorsque le bateau de pêche de son père fut attaqué par une frégate pirate. Son père fut assassiné, mais le petit garçon fut gardé en vie, son petit esprit combatif avait plu au capitaine du navire. Il l’adopta en quelques sortes et lui donna son nom : Trenchard. Prenant le pied marin rapidement, il se fit vite un nom : « Trenchard coupe gorge » puis« Trenchard crocs sanglants » surnom qu’il eut grâce à sa panthère qu’il a élevée. Mais un jour, alors qu’ils réglaient une affaire de contrebande en terre ferme, on leur a tendu un énorme traquenard, ce qui a coûté la vie à son capitaine et presque l’équipage entier. Il faisait parti des survivants et a du s’échapper pour sauver sa peau, s’enfonçant dans les terres, qui étaient pour lui des contrées plutôt inconnues. Il fut vite arrêté par des gardes et condamné à être exécuté par pendaison. Il ne dut son salut qu’à un homme, Roderick, un pacte des plus bizarres les ayant lié. On lui offrait la vie sauve en échange de ses services.
Puis il finit par se lever et regarda aux alentours, après avoir réfléchit longuement à ce qu‘il allait faire il s‘était décidé. Il expliqua à sa panthère :
« Allons chercher ce bon vieux Roderick, ça m’étonnerait qu’il soit mort ce vieux con, foi de Jessy. »