Intro.
C’était par une soirée fraîche d’automne que les feuilles des arbres commencèrent à tomber. Nous pouvions les entendre de l’entrée du souterrain de notre village. Jour après jour, la plupart des arbres, n’étaient plus vêtu. Au Village des Sombres, près des terres d’Oren, semblait manifester une nouvelle venue au monde. Pourtant, dehors tout semblait calme. Mais, il n’y avait dans le ciel qu’un quart de pleine lune. Une rafale de vent surgit parmi l’une des maisons bourgeoises du Village. De parents magiciens, cela n’étonnait presque personne. D’origine Shilenique. Son nom. Maëllya.
Maëllya n’était pas une sombre comme les autres. Elle n’était pas fugueuse, ni méfiante. Au début. Toujours le nez figé dans ces bouquins, Maëllya adorait la lecture. Plus particulièrement, sur ce qui parlait de magie de Shilen, comme la magie d’attaque, hurleur de sorts qu’elle aimait bien effleurer du bout des doigts. Elle apprenait les bonnes manières, les valeurs, celles à adopter, d’autres à rejeter et à oublier. Et prier Mère. Ces principaux principes étaient à la protection de ces semblables. Elle détestais les gens qui devenaient certes, hypocrites, voir traître.
Une coupe de cheveux distingués et droits, semblant sévère. Et des mèches, certes, en pleine figure. Une coloration qui laisserait entrevoir de la noirceur la plus totale, comme la grotte des Sombres. De ces prunelles verdâtres clairs, elle a l’œil sur tout. Aujourd’hui, fugueuse et méfiante, lui refit surface. Depuis toute petite, ce don s’était souvent manifester alors qu’elle ne l’avait point exigé. Elle pratiquait la magie du vent. Cette petite maintenant grande, devenait à coup sûr, une jeune femme dont le charme n’était pas intentionnel.
Un soir d’hiver, quelques bêtes manquaient de nourriture. Elles venaient rôder sur le bord du souterrain. Comme il fallait se nourrir également, c’était comme un cadeau de Mère. Cette enfance, que j’estime plus que tout au monde, m’a permis de me préparer à la sortie. À mon départ, pour l’aventure, même si seule, ça n’avait pas tellement plus d’attraits. En sortant du Village, j’ai subitement regretté d’être partie si vite. Mais, j’ai poursuivit ma route, me donnant ainsi une chance de m’en sortir seule. Cependant, sur ma route, par plusieurs péripéties, j’ai rencontré le plus brave sombre, que jamais je n’aurais ainsi estimé.
Il s’appelait Antérius. Nous étions du même âge, je crois. Je marchais dans le chemin, quand tout à coup, une horde de loups a surgit sur moi. Je n’ai pas eu le temps de réagir. Il m’a sauvé. Ça je m’en rappelle. Je l’ai aimé si fort, que je l’ai soudainement perdu. À tout jamais. J’ai échoué. Je me détestais, je souffrais..
Et jusqu’ici, j’étais encore seule..
Présent.
La solitude de Maëllya
Maëllya se sentait seule cela était indéniable depuis la disparition de son tendre Antérius. Elle ne comprenait pas pourquoi il était parti subitement. Pourquoi il avait laissé tout le monde et surtout pourquoi il l'avait laissé elle ? Elle qui l'aimait tant, elle qui aurait donné sa vie pour lui. Elle ne comprenait vraiment pas. Elle pouvait tourner et retourner la question mille et une fois dans son esprit, aucune réponse ne lui parvenait. La jeune femme était désespérée .Elle passait ses nuits à pleurer , à se torturer si c'était elle qui l'avait fait fuir ou si elle avait fait quelque chose qu'elle n'aurait pas du . Elle resta dans cet état pendant un long moment se posant tous les jours les mêmes questions mais les jours se succédaient et se ressemblaient tous hélas. Les réponses à ses questions restaient vaines. Elle était juste là avec son désespoir, ses craintes, son chagrin ...
Cependant, alors qu'elle rencontra Nyenna à Gludio, elle osa lui parler de ses craintes et de sa tristesse. Nyenna tenta de la rassurer en lui disant ces mots :
_ Maëllya, écoute, cesse, je t'en pris de te tourmenter. Tu n'y peux rien, ce n'est ni ta faute, ni la faute de personne d’ailleurs. Je crois simplement qu'il s'est retiré pour des raisons que nous ne connaîtrons probablement jamais. Mais, viens, ne restons pas là, allons chez moi nous y serons plus tranquilles.
_Tu sais je ne veux pas te déranger longtemps, tu dois avoir fort à faire. Je ne veux pas te prendre de ton temps si précieux. Ce serait mal intentionné de ma part et puis c'est mal de te voir et de me mettre dans cet état en un si bref instant.
_Allons, ne dit pas de bêtises, je te dis. Si je te propose de venir discuter chez moi, ce n'est pas pour te mettre à la porte dès que tu vas arriver sur le perron. Suis-moi, je te dis.
Maëllya suivit donc Nyenna jusqu'a sa petite maison près de Gludio . Pendant tout ce temps, elle était dans l'auberge de Gludio. Elle louait une petite chambre qui était un peu rustre mais, où le nécessaire pour y vivre convenablement, y était quand même. D'autant plus, que la tenancière de l'auberge connaissait bien Maëllya . Les deux femmes avaient toujours été très chaleureuses entre elles. Et lorsque Maëllya était allée voir son amie pour demander d'y loger, elle accepta bien sur de suite en demandant ce qui ce passait. La jeune femme raconta tout de bout en long à chaudes larmes. Elle lui confia ses questions, ses doutes, son sentiment de culpabilité, enfin tout. L'hôtesse l'écouta jusqu'au bout, compatissant à la peine de la jeune femme. Elle en avait, elle aussi, les larmes au yeux. Elle savait que Maëllya était sur un petit nuage et vivait un conte de fées avec Antérius. Et elle en était très heureuse pour elle. Mais là, elle se sentit désemparée de ne rien pouvoir faire pour la consoler ou pour ne serait-ce lui remonter le moral. Maëllya était inconsolable tout était si frais. Cependant son amie lui conseilla de rester dans son auberge aussi longtemps qu'elle le souhaiterais. Et qu'elle insistait pour que Maëllya la prévienne si besoin se faisait sentir sur tout ce qu'elle pouvait avoir besoin ou simplement de ses folle envies.
Maëllya à partir de ce moment resta cloîtrer dans sa chambre qu'elle avait arranger à son goût pour s'y sentir mieux mais rien n'y faisait. Son coeur était toujours aussi douloureux, elle se dit : si seulement je pouvais comprendre. C'est ainsi qu'elle prit la décision de sortir enfin de sa chambre pour se rendre au Temple et prier Mère.
Elle raconta tout cela à Nyenna sur le chemin qui la mena jusque chez la naine. Puis elle lui dit à son tour :
_Nyenna, toi tu connaissais Antérius bien avant que moi je le connaisse. Tu étais bien sa meilleure amie si je ne me trompe pas?
_Non tu ne te trompes pas du tout. Nous étions en effet meilleurs amis depuis un bon bout de temps mais tu sais des fois, les gens garde des choses enfouies en eux qu'ils n'arrivent ni à dire ni à exprimer et même aux personnes proches d’eux. Alors ils gardent cela dans un recoin de leur esprit espérant simplement que ces pensées ou sentiments partiront au fil du temps. Mais parfois cela n'est pas aussi simple que l'on croit et le temps n'efface pas tout non plus malgré tout ce que l'on peut dire.
Elles arrivèrent devant la maison de Nyenna et celle-ci invita la sombre à entrer en premier.
_Assied toi j'arrive je vais te chercher de l'eau pétillante. Si je me rappelle bien c'est ta boisson favorite n'est-ce pas?
_Siyo, c'est exact, tu as très bonne mémoire ma chère!
Nyenna revint avec une choppe pleine de bière et une coupe d'eau pétillante. Elle posa ce qu'elle avait apporté sur la table et s'assit en face de Maëllya. Elle se tait un instant puis reprit:
_Tu sais, je ne crois pas que ce soit ta faute car dans ce cas, il te l'aurait fait sentir d'une manière ou d'une autre et je ne crois pas non plus que ce soit la faute d'une quelconque personne de son entourage car il t'en aurait fait part tôt ou tard. Crois-moi, je le connais bien .Je sais que dans des cas comme celui-là, il n'aurait pas tenu longtemps de te le dire, il était comme ça.
_Alors, tu penses vraiment que sa provient de lui-même, enfin je veux dire, de son passé ou quelque chose comme sa?
_Je te l'es dit, c'est fort possible!
_Mais, dans ce cas, je ne saurais jamais le pourquoi de ce départ précipité ! C'est franchement pas honnête et totalement irrespectueux de me faire sa à moi. Moi qui l'avait soutenue dans ces moments si difficiles envers Nyha, moi qui l'est tant aimé et qui l'aime toujours, je ne comprends pas c'est plus fort que moi. Comment a-t-il pu partir ainsi?
Nyenna se sentait désespérée pour son amie. Elle aurait tant voulu pouvoir apporter la solution, les réponses à toutes les questions de Maëllya. Et elle savait bien que la sombre aussi désespérer soit elle, avait raison. Pourquoi Antérius était-il parti sans rien dire à personne, pourquoi avait-il fait ça si subitement? Nyenna aurait payé cher aussi pour le savoir. Puis Maëllya reprit en sanglotant :
_Il m'avait même écrit différents poèmes sur moi, sur ce que je représentais pour lui, sur le fait qu'il m'aimait plus que tout au monde. Je ne comprends pas, je ne comprends pas...
La sombre resta sur ces mots