Unicornis' Hyperactif
Messages : 238 Date d'inscription : 09/02/2009
Feuille de personnage Nom: Trop Race: Elfes, toutes les couleurs
| Sujet: [Naine]Elysia Sam 22 Aoû - 15:08 | |
| "Non, cette fois c'est bon, j'en ai marre, j'me tire !"
Le cri résonna un moment dans l'entrepôt, sorti de la bouche fine d'un mètre onze de mignonnerie, surplombé d'une tignasse rose à couettes. La naine présentait de grands yeux vert sombre, brillants comme ceux d'une enfant. Elle avait un visage rond, et l'ensemble lui donnait un air naïf et innocent des plus charmant. Et pourtant, c'est bien elle qui venait de dire cela, et ce n'était pas fini.
"Bon, ok, d'accord, j'peux pas, j'suis bélier, mais c'est l'idée !"
Vous comprendrez bientôt que Maphr, la Déesse Créatrice, comme on l'appelait pourtant parfois, a du faire une légère erreur de calcul dans cette création là, il y a vingt-huit ans. Peut-être en associant la mauvaise âme au mauvais corps, ou quelque chose dans ce goût là ... Toujours est-il que cela donnait un résultat des plus ... amusants. Une petite bouille courte sur patte qui se mettait brusquement à incendier (parfois stricto sensu) tout ce qui l'entouraient. Prenons l'exemple de ce pauvre ouvrier, à qui elle avait demander d'apporter une poutre de cinq toises. Vous devinez que l'ouvrier avait toutes les peines du monde, même avec ses gros bras, à trainer un tel fardeau ... et pourtant.
"Et toi là ?! Qu'est-ce que tu fous ?! Il est où mon bâton ?! Par Maphr, même pas capable de m'apporter un bout de bois ! Incapable ! T'es viré !"
Sur ce, elle descendit de son échafaudage pour prendre elle-même la poutre ... et la porter avec une facilité ... déconcertante. Avant d'ajouter vers le malheureux :
"Bon, ok, d'accord, j'peux pas, j'suis pas l'patron, mais c'est l'idée !"
Vous vous rendrez bien vite compte que c'était une de ses tournures de phrases favorites, presque un tic verbal diront certaines mauvaises langues. En grognant, Elysia – car en plus, elle portait un nom qui n'allait lui nom plus pas du tout avec son comportement : issu de "Élysée", ce lieu qui, selon certaines légendes, serait l'utopie où se retrouvent les âmes des plus grands Héros après leur mort – retourna à son office. Une tâche des plus ingrate d'ailleurs : recouvrir de graisse d'ours la coque d'un "quelconque" navire, pour assurer l'étanchéité. Mais ce travail avait eu un bon côté : la préparation. Elle avait pu ainsi revendre la peau, les os et la viande de près de soixante ours, puisqu'elle ne gardait que la graisse (vous doutiez qu'elle ai chassé elle-même les ours ? Vous avez encore quelques petites choses à apprendre sur ce curieux personnages, chers amis), et c'était fait ainsi un peu d'argent de poche. Et maintenant, c'était la partie pénible, mais elle avait presque fini. Plus qu'un petit coup, là, dans le coin, et ce serait bon. Et voilà !
"Bon, bin j'espère au moins qu'ils vont finir par le foutre à l'eau un jour, ce maudit rafiot ! Depuis le temps qu'il pourrit ici, j'y foutrait bien le feu. Avec la graisse en plus, ça va bien cramer !"
Vint, quelques instants après, la réplique que vous attendez tous :
"Bon, ok, d'accord, j'peux pas, j'ai pas d'allumettes, mais c'est l'idée !"
Elysia descendit de l'échafaudage et soupira. Elle avait beau dire cela, elle était vraiment impatiente de le voir terminer, ce chantier. Ca faisait quand même près de dix ans qu'il avait commencé, enfin plutôt que le projet lui avait été proposé. Elle avait accepter parce que ça avait l'air d'être un bon boulot, et au fur et à mesure, elle s'y était attachée. Un peu. Et puis, il en allait de son honneur de naine : un projet engagé doit être mené à terme, quoi qu'il arrive. Enfin, il y avait bien ces couilles-molles de sangliers qui arrêtaient tout lâchement dès que quelque chose allait de travers, mais elle, elle n'était pas comme ça.
Elle s'assit par terre, dans les copeaux de bois, et regarda vers l'avant de la coque retournée. Ça, c'était son chef-d'œuvre : la figure de proue. Une sculpture plus ou moins abstraite, dans laquelle on reconnaissait un corps vaguement humanoïde sculpté dans un énorme bloc d'obsidienne massif – d'ailleurs, elle se rappelle encore du temps qui lui avait fallu pour en trouvé un aussi énorme ... elle avait du descendre au fin fond de la Forge des Dieux, accompagné du "patron", pas vraiment celui qui l'avait engagée à l'origine, mais celui qui l'avait remplacé, enfin bref, rien que ça, c'était une histoire beaucoup trop compliquée – dans le dos duquel – vous avez remarqué à quel point le narrateur se perd en digression, et comment ça devient impossible de comprendre les phrases du premier coup ? - s'élançaient deux grandes ailes en ivoire plaqué par endroit d'or. Ça aussi ça avait été une grande chasse. Pour trouver des morceaux d'ivoire comme cela, ce n'est pas des éléphants qu'il fallait chasser, mais des bestioles encore plus grandes. J'ai encore l'image en tête de notre petite naine toute mignonne, faisant face du haut de son mètre onze à une créature dix fois plus grande qu'elle en agitant son marteau. Et j'ai encore le son aussi : "J'vais t'écraser comme j'écrase les pucerons qui squattent mon enclume !" . . . "Bon, ok, d'accord, j'peux pas, t'es trop grand, mais c'est l'idée !" Enfin bref. Ils avaient fini par en venir a bout, et récupérer les quatre immenses défenses. Et après ... euh ... attendez ... j'en étais où ? Ah, oui, la figure de proue. Donc, une créature humanoïde ailée, au visage indescriptible – sûrement une création de son esprit tourmenté, un portage de l'intime contradiction qu'elle ressent elle-même quand elle se regarde dans un miroir, un reflet du trouble psychotique profond issu d'une enfance malmenée, entre la perte de sa mère à six ans et l'abandon par son père deux ans plus tard, une résurgence de ce qu'elle a retenu de ces dix années d'errance à vivre au jour le jour, tant bien que mal, de petits boulots par-ci par-là, une image du soulagement qu'elle a ressenti la première fois que son travail a été reconnu à sa juste valeur, une ... – portant autour du coup une chaîne taillée dans du granit mais construit comme un véritable bijou, imitant jusque dans sa manière d'osciller face au vent une chaîne en argent, au bout de laquelle était accrochée un symbole en orihurakon gris : une croix pattée dont les extrémités dépassaient d'un cercle concentrique à la-dite croix. Ça, elle en était fière de son chef-d'œuvre. Je me rappelle bien ce qu'elle avait dit, au premier jour où elle avait commencé les dessins conceptuels : "J'vais vous faire un truc que vous pourrez pas oublier, la plus belle sculpture du continent, et vous m'en direz même pas des nouvelles parce que quand vous la verrez, vous pourrez plus parler !" Et elle avait ajouté : "Et cette fois, c'est pas que l'idée, bande de salopards !"
Et maintenant, elle était assise sur le sol du chantier naval de Gludin, en se demandant quand est-ce que ce bateau, qui était sûrement l'œuvre de sa vie, pourrait enfin gouter à l'eau salée de la mer. En attendant, elle ordonna à un des ouvriers d'aller astiquer pour la énième fois les lettres d'argent qui marquaient le nom du navire : L'Obsidienne. Et l'ouvrier obéit aussitôt, car même si elle n'était pas la patronne, on n'osait plus lui désobéir, depuis que Bertrand avait pris un bain forcé dans l'eau de trempage des gaines en acier. D'ailleurs, ça fait un moment qu'on l'a pas vu, Bertrand. | |
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Ayane Admin
Messages : 1191 Date d'inscription : 11/05/2008 Age : 40 Localisation : Vendée
| Sujet: Re: [Naine]Elysia Sam 22 Aoû - 15:23 | |
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