Et vous pensez vraiment pouvoir me trouver les tissus que je veux ? Il va falloir se battre petite, c'est pas un jeu ! L'homme eclate de rire et s'éloigne du petit étalage.
Une enseigne désigne la petite boutique comme étant " Chez Berlingot", derriere le comptoir un petite naine est rouge de colère. Un mois qu'elle est installée dans cette petite ville et pas un seul client, la bourse donnée par ses parents pour débuter dans son métier commencait à etre serieusement vide. Les gens se contentent de passer devant sa boutique, toujours un sourire moqueur aux lèvres, et ceux qui s'arrêtent ne font que rire au nez de la pauvre petite naine.
Le soir, après avoir fermé son minuscule magasin, Berlingot decide qu'elle ne peut pas rester ici avec
cette situation. Folle de rage la jeune naine met ses quelques affaires dans un sac et part. Sur le chemin on peut l'entendre marmonner :
" Ah mais pourquoi je dois avoir des cheveux de cette couleur ... puis pourquoi les naines ressemblent comme ca à des enfants ... si seulement j'avais l'air d'une adulte ... et puis aussi ce nom ... ce nom ! ... j'espere que je trouverais une ville où on me prend au serieux ... "
En effet la jeune commerçante était née avec des cheveux roses, ses parents avaient donc décidé de la nommer Berlingot. Mais la naine n'avait pas besoin de ce nom, un peu ridicule, qui s'ajoutait à la liste de critères qui faisaient qu'on ne la prenait jamais au serieux : ses cheveux et son visage enfantin ne l'aidaient deja pas. Elle était partie de chez elle il y a deux mois, pour ouvrir son propre magasin. Elle s'était installé dans une petite ville, esperant gagner rapidement assez d'argent et d'experience pour avoir ensuite un grand magasin dans une ville plus important. Mais elle n'avait fait que perdre doucement l'argent que ses parents lui avaient donné et n'avait gagné aucun experience. Peu experimentée, mais bien décidée à se faire respecter, Berlingot part donc pour le Sud.
Au bout de plusieurs jours de marche, elle arrive aux portes d'une très grande ville.
" Tant pis si je ne suis pas encore riche et forte ... je vais tenter ma chance ici. Giran me voici ! "