Idiel Floodeur
Messages : 1346 Date d'inscription : 13/02/2009 Age : 37 Localisation : Physiquement région parisienne, mentalement à Toulouse
Feuille de personnage Nom: Idiel Al Zaurak Race: Humain
| Sujet: Les Seigneurs de l'Anarorë / Le départ d'Idiel Dim 26 Avr - 15:29 | |
| Cela fait des semaines que je l’ai revue, retrouvée, des semaines que je suis maintenant dans cet état. Des semaines que cette fatigue m’envahit et que Crosby m’a récupéré, suite aux gémissements désespérés de Na’ir, devant les marches du château, haletant, perdant le reste de force qu’il me restait. Dans le plus grand des secrets et sous mes ordres, il me traina dans mes appartements, s’occupant de moi comme il le pouvait devant cette étrange fièvre qui me frappait. Des jours durant seul lui et Na’ir veillaient sur moi. Merci Na’ir.. Encore et toujours tu étais là. Seul être que je pouvais voir lorsque j’arrivais à émerger de mes cauchemars, infligés par cette fièvre, avant d’y replonger pour mieux m’y noyer seulement quelques minutes après.
Que m’arrive t-il ? Depuis que j’ai récupéré mes sentiments, depuis qu’Esthesia m’a réapparu je suis emprisonné, abandonnant mes fonctions, mes devoirs à cause de ce mal qui me ronge… Ce même mal… La même souffrance que j’ai ressenti lorsque m’engloba la magie d’Erinnys, cet halo noir qui nous avait envahit, le prêtre elfe et moi, lorsque nous crûmes l’avoir sauvée… et qu’elle avait disparu. Je n’avais pourtant pas succombé ce jour là à la différence de l’elfe.
Alors pourquoi je me sens partir maintenant ? Tout est si sombre. Je me sens comme étouffé. Un nuage épais et profond se forme autour de moi. Où suis-je ? Différentes formes se dessinent, des visages, des silhouettes, des souvenirs. Tout est si rapide, biscornu et flou dans mon esprit, que je distingue mal.
Un couleur commence enfin à se distinguer et à s’étaler. Mes mains prennent cette couleur, elles sont rouges, recouvertes de sang tout comme l’est l’épée que je tiens dans ma main droite. Au bout d’elle se dessine un regard accusateur qui m’accable, me reprochant de l’avoir tuée. C’est ma première femme. Quelque chose d’autre apparaît dans ce brouillard, un autre regard.
Je suis désormais à Dion. Tout est encore excessivement sombre. Ce regard triste mais bienveillant qui me fixe, c’est celui de Valdus. Je viens de le juger et de la bannir de l’Anarorë.
Tout disparaît une nouvelle fois absorbé par ce brouillard sombre. Une forêt se dessine, des flammes, les cris de deux bébés se font entendre, les hurlements d’une femme aussi. Liniel est à mes côtés, s’apprêtant à courir, me convainquant de fuir avec Eryn et Erini et d’abandonner Erinnys. Les flammes se rapprochent de plus en plus. Je me retourne vers Liniel, il me sourit, s’éloignant davantage, avant de disparaître et d’être happé par l’obscurité. Le brouillard est revenu.
Je suis de retour à Dion. Erini est à terre, en sang, prête à mourir. Sylidan est à ses côtés, tentant d’arrêter et d’éviter l’inéluctable par une magie qu’il ne maîtrise pas encore. Il me demande de l’aide. Une lumière m’éblouit.
Tout devient de plus en plus rapide. Les scènes se succèdent aléatoirement et violemment dans mon esprit, les regards sans vie de Murdok et Venceslas devant les portes de Dion, de larmes et de sang de mon père, amusés d’Aska et Kiara devant Erini agonisante de son poison, de la troupe du Bélier d’or massacrés par les Stakato, triste d’Anae qui m’observe, haineux de Riohen lorsque je l’abattis, neutre et nonchalant de Shuren lorsqu’avec Firiel ils m’apprirent la mort de Valdus…
Tous me hantent, m’encerclent je ne les distingue pas tous. Je ne peux rien faire lorsque tout s’immobilise. Un regard brillant me fixe et s’approche faisant s’évaporer dans une obscurité sans précédent tout ce qui m’entourait. Il semble tel un phare devenant de plus en plus lumineux. J’aperçois enfin le reste du corps qui se dessine. Esthesia avance, d’un pas calme, souriante comme à l’accoutumé.
Mais quelque chose ne va pas. Au fur et à mesure qu’elle approche son sourire change, devient de plus en plus malsain, moqueur. Non il n’y a pas que le sourire, son visage, ses cheveux brunissent, ses formes se marquent davantage. C’est Erinnys qui fait place maintenant. Elle avance toujours, me regardant de haut, me dominant. A mes côtés un elfe mort, c’est le prêtre de mon voyage. Je suis dans la forêt où je croyais l’avoir retrouvée, où je croyais pouvoir la sauver avant mon retour sur Azurya. Je me souviens enfin, je suis immobile, paralysé et luttant contre sa magie. Elle se penche déposant sa main froide sur ma joue crispée par la douleur. Elle me parle d’un ton calme et doux, s’opposant à son regard sadique.
- Tu as voulu me retrouver ? Alors tu ne m’échapperas pas. Jamais. Tu es à moi. Tu as fait trop de mal. Il est temps l’être inférieur tel que toi paye le fait d’avoir eu un lien avec ma vie. Ne sois jamais heureux ou tu subiras le douloureux souvenir de moi.
Tout disparaît mais paradoxalement tout devient clair. J’étais donc en sursis depuis ce moment là…
Mes yeux s’ouvrent je suis sorti de ces cauchemars. Mes draps sont humides, il semble que j’ai transpiré énormément. Je suis encore plus faible qu’à mon dernier réveil, j’arrive à peine à apercevoir Na’ir à mes côtés. Difficilement je lève mon bras pour frapper le rebord de mon lit. Crosby arrive. D’un ton lent et fébrile je lui communique mes volontés
-Il me faut du papier, et une plume aussi… Appelle Erini aussi… Et prépare mon départ. Je dois partir… Au moins Eryn. Il faut que je la voie.
Inquiet mais sachant qu’il ne pourrait discuter, Crosby s’éloigne d’un pas rapide. Il est temps.-------------------------------------------------------
C’est le petit matin, l’anarorë (*). Une étrange ombre est là, imposante, tel un fantôme dans la chambre vide d’Idiel. Elle guette à la fenêtre. Une carriole escortée de quelques hommes s’éloigne au loin, en direction du soleil qui se lève. Une femme à la chevelure de feu est sur les remparts au dessus des portes du château. Elle aussi semble guetter, seule. C’est Erini, princesse de Dion. Idiel Al Zaurak n’est plus là. Na’ir non plus. L’ombre, toujours aussi sombre se retourne alors et se dirige vers le lit encore humide. Sa main brumeuse, dotée au poignet d’un étrange bracelet d’argent, se dépose sur la table de chevet de l’ancien seigneur. Un bout de papier y est encore déposé. - Citation :
- Ngraha le sorcier, Valdus le brave, Venceslas le fidèle, Liniel l'ami, Murdok le combattant, Robert le régent, Draevyr l'apprenti, Raiha le frère et autres combattants, morts pour l’Anarorë, pour Dion et pour le peu de liberté en laquelle ils croyaient. Eux les vrais seigneurs de l’Anarorë.
- Spoiler:
/HRP/(*) : Anarore = l'aube en elfique/HRP/
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