[BG Metisse Humain] Demetrius

[Edit Aithe] Changename en Demetrius


Chapitre I : Naissance

La foudre frappait avec fracas, les grondements du tonnerre faisaient trembler la terre.

Sur Azurya, cela n’était pas très fréquent, mais ce soir là, à Dion, toutes les bâtisses étaient fermées à double tour, des portes aux fenêtres. Dehors, il n’y avait qu’elle, une silhouette vêtue d’une cape qui courait vers l’extérieur du village. Elle tenait d’une main son gros ventre arrondi.

Elle se dirigea vers une maisonnette située un peu plus loin sur la route. Dès qu’elle fût sur le seuil de la porte, elle y frappa du poing. La porte s’ouvrit alors et un petit vieillard avec des lunettes tellement crasseuses qu’on ne pouvait le voir en retour apparu. Il convia son hôte à entrer.

A l’intérieur, la capuche de l’invité se déploya et une sombre se découvrit. Elle s’ébroua pour se délester de l’eau qu’elle avait sur le visage. Elle avait les cheveux noirs et le tient doux, belle même enceinte, elle prit vite place sur un fauteuil en déplaçant quelques livres qui étaient posés là. La pièce n’était éclairée que par une petite bougie, la nuit noire d’encre se chargeait du reste. Le vieillard retroussa ses manches et mit les mains dans une bassine d’eau chaude. Quant à elle, elle souleva la cape qui lui servait de robe et se mis au travail.

Environ une heure plus tard, c’était terminé. Des cris d’enfant faisaient concurrence aux coups de tonnerre. Mais le vieillard resta muet de stupeur. Un petit être à la peau orange était sorti du ventre de la sombre, un petit humain fébrile et innocent, sorti du ventre d’une sombre à la peau bleue.

_ Sacré nom d’un cornichon, c’t’un humain ! s’écria le vieillard qui en était un lui aussi.

_ Oui, continua la sombre, essoufflée mais heureuse comme une sainte.

_ Tarabousque de friponnerie, si on m’avait dit un jour que j’verrais ça. Z’avez pas idée du malheur qui l’attend, victime de son hérétique de mère.

_ Regardez le, il est tout blanc, gémit elle en le prenant dans ses bras.

_ Ouais… c’est encore la moins pire des mauvaises nouvelles. Il faut lui donner un nom.

_ Demetrius, ce sera Demetrius, termina la sombre dans un soupire.

Le jeune-né métisse fût placé dans un berceau de fabrication douteuse. Comme couverture, il avait droit à des feuilles de vieux livres. Plus le vieillard le regardait, moins il lui trouvait des caractéristiques sombres, d’elfes noirs. Il avait la peau orange et pas bleu, les doigts ronds et pas crochus, une carrure grossière et pas fine. La seul chose qui pouvait le trahir un tant soit peu, c’etait la forme de ses oreilles, de formes humaines mais pointues à la haute extrémité.

Les premiers jours passèrent mais la pluie ne cessait pas. Dès qu’elle put se relever, la sombre passait ses journées à border son enfant, en regardant par la fenêtre la pluie tomber. C’était comme un tic, comme si elle guettait le danger. Avec le vieillard, ils restèrent là une petite semaine.

Enfin, le septième jour, au petit matin, la sombre déposa un baiser sur la tête de son enfant en lui murmurant : « Je t’aime, mon trésor ». Elle sortit de la maisonnette, s’enroula dans sa cape, et partit vers le village. Le soir, elle n’était toujours pas revenue, la pluie avait cessé de tomber.

Des jours et des semaines passèrent, la sombre ne revenait toujours pas. Le vieillard s’occupa malgré son âge de l’enfant, en attendant toujours le retour de sa mère.

Des mois et des années passèrent. Le vieillard perdit tout espoir de voir un jour revenir la mère et éleva l’enfant comme s’il en était le grand-père.





Chapitre II : Enfance

A l’âge de 13 ans, le gamin métisse vivait comme un petit humain, il allait à l’école, il faisait ses devoirs, il étudiait, il aidait son grand-père à l’entretien de la maison et il s’exerçait à la magie. Enfin … dans une certaine mesure.

Demetrius n’allait plus vraiment à l’école, vu qu’il avait terminé le programme scolaire tout entier à l’âge de 9 ans. Il faisait ses devoirs, celui des autres et même les comptes du gérant de l’auberge. Il étudiait tout ce qui lui tombait sous la main. L’entretien de la maison était particulier, puisque toutes les pièces de la maison du vieillard étaient remplies de livres, du sol au plafond, de la cuisine à la salle de bain, des livres. La table pour manger était faite de livre, le plan de travail de la cuisine était fait de livre, et le comble du libraire, même la bibliothèque était faite de livre. L’entretien de la maison se résumait alors à trier les livres par ordre chronalphaphabétique (système de classement inventé par le jeune métisse). Quant à la magie, et bien … le petit s’en sortait plutôt pas mal, puisqu’à l’âge de 12 ans, Demetrius avait déjà obtenu son diplôme de maitrise élémentaire du feu.

Contrairement à ce que le vieillard s’attendait, les habitants d’Azurya intégrèrent le jeune métisse, surement parce que son imposante tignasse de cheveux cachaient à merveille ses oreilles pointues, seule marque de l’héritage de sa mère.

Un jour où Demetrius lisait un livre sur les sorts de l’élément feu, le vieillard vint à sa rencontre, s’asseyant dans le fauteuil de livre.

_ Demetrius, pose ton livre et écoute moi.

_ J’finis, j’finis papy …

_ Non, viens ici c’est important. Il faut que je te parle de ta mère.

Le vieillard prit alors le temps de lui expliquer les circonstances de sa naissance, ainsi que la disparition de sa mère qui était resté un mystère. Bien qu’il trouvait bizarre d’avoir les oreilles pointues, il n’avait pas pensé qu’il pouvait être le fils d’une sombre. A vrai dire, il ne savait tout simplement pas ce que c’était, puisqu’il n’en avait jamais vu dans son village d’humains.

_ Les sombres existent autre part que dans les livres, mon petit Demetrius. Mais ils sont différents de ta mère.

_ En quoi sont-ils différents, papy ?

_ Et bien tu n’as qu’à le découvrir par toi-même, répondit le vieillard.

Le vieux bouquiniste lui dit enfin qu’il était temps pour lui de partir à la découverte du monde. Il n’avait jamais connu que Dion, le port de Gludin et l’Île parlante. Le vieillard lui remit un médaillon ayant appartenu à sa mère, il le prit avec lui et se dirigea vers la plus grande ville à quelques kilomètres d’ici, Giran.