Alessia [BG- humaine]

L’inquisiteur eut un grand sourire sadique quand il vit l’enfant se retourner, d’abord surprise, puis terrifiée en reconnaissant les symboles de sa fonction.
« Tu as voulu voler mon enfant… Tu mérites sanction »
Le reste est flou, entre odeur de chair brulée et ânonnement de fanatique comme quoi c’est à lui que ça faisait mal. J’étais rentrée comme j’avais pu chez moi. Mes parents n’avaient eu besoin que d’un regard pour comprendre, et pardonner. Nous étions pauvre, vous savez cette sorte de maladie honteuse dont les riches ne parlent qu’à mit voix. Nous habitions sur les quais, un coin pourri et crade comme des milliers d’autres un peu partout dans le monde. Mes parents étaient commerçants, ils arrivaient à s’en sortir avec pas grand-chose, en faisant bosser leurs enfants. Mais comparés aux autres nous étions chanceux, ils ne nous battaient pas, ne pariaient pas et ne buvaient pas.

Après m’être remise de mes blessures j’avais vivoté comme j’avais pu dans ma famille. Mes parents se désolaient de pas pouvoir me marier à mes 16 ans, avec les cicatrices que j’avais, personne du quartier ne voudrait de moi. Ce fut un oncle qui trouva la solution, il m’envoya faire une formation dans une guilde. Enfin pas une guilde conventionnelle, plutôt une de celle qui évitent de s’afficher pignon sur rue, celles des assassins, au programme une petite formation sur le maniement des armes, un peu des langues étrangères et dans le bain, le devise de la « guilde » était simple : Il y en aura bien un qui finira par t’avoir… Voila pourquoi les 9/10ème des nouvelles recrues y restaient dès la première mission. Ma première mission à moi avait été simple, un gros propriétaire voulait faire passer un message fort aux braconniers, il fallait donc que je tue le premier que je verrais.

On se pose tout un tas de question morales sur : est-il simple de tuer un autre homme ? Pour moi dans certains cas c’est de la foutaise, on agit sans réfléchir pour sauver sa peau, les remords on est quasiment heureux de les avoir, ça prouve qu’on est encore en vie après, c’est ce qui est arrivé pour mon premier contrat, je croyais avoir bien repérer le secteur, et être restée discrète mais au moment ou un truc s’est jeté sur moi j’ai compris que j’avais dû oublier quelque chose. Le corps à corps avait été furieux, j’avais fini par l’emporter en le bourrant de coups de poings avec mes gantelets d’armures, un voile rouge devant les yeux j’avais frapper encore et encore sans pouvoir m’arrêter jusqu’à ce qu’il meurt.

La survie, tuer avant d’être tuer, ça avait fini par devenir ça… Je n’avais tuer que 3 personnes mais à chaque fois, j’étais passé près d’une mort certaine, mais j’avais su être plus rapide que mon adversaire, savoir qu’un confère viendrait achever le travail ne me réchauffait vraiment pas le cœur… Je tenais vraiment à ma vie, même si pour moi les chances de dépasser la vingtaine étaient proches de celles de survies d’une méduse dans un haut-fourneau. J’avais fini par hériter d’un contrat sur un autre continent, apparemment d’anciennes victimes revanchardes voulaient la peau d’un mec qui leur en avait fait voir. J’avais pris le bateau bien décidé à ne pas remettre les pieds dans ma vie merdique et de rester la ou j’allais arriver à la fin de mon contrat.