L'Equipage de "La Vieille Muse" :

Carnet de bord du Capitaine Roderick Duval :

Jour 0, latitude 60° Nord, longitude 120° Est :

Que dire pour ces premières lignes d'un carnet qui m'accompagnera je ne sais combien de temps...
Je suis le Capitaine Duval Roderick et pour notre départ, nous avons été gracié par les dieux d'un vent favorable à nos voiles.
Je viens de m'enfermer dans ma cabine pour écrire ces premiers mots et dans ce calme marin et matinal, je peux me remémorer notre mission.
Un des bâtiments les plus performants de la marine a été capturé par des pirates et avec celui-ci ils serment le trouble sur les mers.
Nous devons donc nous en emparer coûte que coûte pour éviter d'autres pillages et massacres.
A mon bord, je dispose d'hommes de confiance avec qui j'espère ne pas avoir affaire à de possibles mutineries.
J'ai nommé Jessy Trenchard comme mon second. Bien qu'il ait été pirate, je l'ai sauvé de la potence et il n'est pas homme à trahir sa parole.
Je sais donc que je pourrai compter sur lui pour faire régner l'ordre sur le navire pendant mes repos.
Ce soir, nous lèverons nos verres à nous, marins qui avons su nous affranchir de la compassion!

Jour 113, latitude 15° Nord, longitude 60° Est :

Aujourd'hui, grand moment de ce voyage qui pourtant semblait démarrer comme un autre jour.
Le pont nettoyé, les voiles gonflées, on entend même quelques chants de matelots de si bon matin.
Chose à noter, Jessy a failli lancer un homme par dessus bord qui avait triché aux cartes, Je crois bien qu'il n'aime pas la défaite.
Le climat qui devient de plus en plus agréable amène dans nos eaux d'autres animaux marins.
La terre est déjà loin et pourtant il me semble distinguer quelques visages de femmes dans les eaux, serait-ce la face d'Eva ?
Plus tard dans la journée, au soleil couchant, nous avons fait une importante découverte, des débris de navires témoignant une ancienne bataille.
Notre expert en artillerie a su analyser les restes du bâtiment abattu et en est arrivé à la conclusion qu'il n'existait qu'un seul navire pour infliger de pareils dommages à une coque. Nous sommes sur la bonne route.
Ce soir nous boirons, d'abord en l'honneur des défunts marins, ensuite à cette découverte qui retire la vanité à notre périple.

Jour 189, latitude 5° Sud, longitude 5° Ouest :

Ici Jessy trenchard, Capitaine de l'Hippocampe ! Non je blague !
Sacré Roderick quand il verra ça...Profitons de cette journée si calme pour faire un peu de poésie !

C'est un fameux trois-mâts
Fin comme mamie Joe
Hisse et Ho Hippocampo
Dix-huit noeuds
Quatre cents tonneaux (de rhum!)
Je suis fier d'y être Capitaine!

Tiens bon le verre
Tiens bien l'alcool
Hisse et Ho Hippocampo
Si Je veux, toujours droit devant
Nous irons leur Casser la gueule

Je pars pour de longs mois en laissant Josette
Hisse et Ho Hippocampo
D'y penser j'en ai le coeur gros
Et j'ai un joli chapeau !

Tiens bon le verre
Tiens bien l'alcool
Hisse et Ho Hippocampo
Si Je veux, toujours droit devant
Nous irons leur Casser la gueule.

Ici le seul capitaine de l'Hippocampe, Roderick Duval, les temps sont graves, même Jessy se met à écrire.
Cela fait maintenant plus de deux mois que nous suivons les traces d'un navire pour l'instant fantôme et dont les victimes n'arrêtent pas d'augmenter.
Nous avons réussi à sauver quelques marins rescapés même si la tension à bord devient de plus en palpable.
Je crains une mutinerie.

Jour 286, latitude 35° Sud, longitude 120° Ouest :

En ce jour funeste nous tentons de soigner nos blessés.
Le froid qui commençait à s'ajouter à la faim et à la perte de tout espoir de succès quand à notre mission, a déclenché une mutinerie sur l'Hippocampe.
Un des matelots a su éveiller cet esprit rebelle parmi les faibles âmes que je ne pensais pas posséder à mon bord.
La situation a vite pris une ampleur qui nous dépassait et cela a dégénéré en bain de sang.
Je m'occupais de l'inspection du nettoyage du pont quand ce matelot a crié aux autres conspirateurs que le moment était venu de me régler mon compte pour qu'ils puissent rejoindre la terre ferme. Reculant vers la tête de proue pour empêcher l'encerclement, j'occis le premier traître qui osa montrer le clair de sa lame.
C'est alors que grâce à Jessy qui les dispersa avec sa panthère, nous pûmes renverser la situation et faire quelques prisonniers, dix pour être exact et un total de trois morts, un dévoré par la panthère et le dernier que Jessy a jeté par dessus bord. Le doute m'envahit, nous ne pouvons nourrir les traîtres et maintenir les hommes de confiance dans la faim.

Jour 291, latitude 45° Sud, longitude 160° Ouest :

Pavillon pirate en vue. Cette découverte redonne l'espoir à tout l'équipage,
même épuisé et affamé, les marins n'ont jamais été aussi souriants.
La bataille se faisant proche, nous avons dû libérer les prisonniers, du moins ceux qui ont survécu.
J'ai demandé à Jessy de les surveiller pour éviter tout nouveau dérapage.
Pour gagner une vitesse face à un navire comme celui-ci nous avons dû lancer quelques caisses par dessus bord.
J'espère que Jessy me pardonnera un jour pour avoir sacrifié le rhum, cependant il me reste une bouteille pour fêter notre victoire.
Eva nous porte, nous filons droit, j'imagine que cette poursuite va prendre du temps, car ils ont le même vent que nous, et le brouillard s'épaissit de plus en plus avec ce froid glacial qui assomme tout l'équipage.

Jour 381, latitude 80° Sud, longitude 60° Est :

A cause du brouillard nous avions perdu leur trace un moment et avons dû nous fier uniquement au compas et aux étoiles pendant ces trois derniers mois.
Le froid et la faim nous ralentissait et pourtant, grâce à Eva nous les avons enfin rattrapés, ces bandits n'ont pas l'air de savoir manoeuvrer dans les eaux glacées.
Ce jour est notre jour, car j'entends déjà crié Jessy sur le pont à ordonner aux canonniers de se tenir prêts pour la bataille, moi je rédige ces lignes car cela ne sera peut-être plus possible bientôt. Je redoute l'abordage même si nos lames sont affûtées car sur le pont, tous les coups seront permis.
Ca y est j'entends les canons gronder, les autres marins ont besoin de leur Capitaine.

Le pied à terre :

Je suis Roderick Duval, Capitaine de ce que fut l'Hippocampe et par la même occasion, le dernier survivant de l'équipage qui l'habitait.
Me voilà sur la place de Giran après plus d'un an sans avoir mis un pied à terre. L'air est lourd et me semble agressif.
Je vais devoir me renseigner sur la géopolitique actuelle, même si pour l'instant je dois faire le deuil d'au moins soixante de mes hommes.
J'étais perdu dans mes pensées lorsqu'une voix plus que familière m'en tira. Apparemment, il y a une personne que je peux rayer sur ma liste de deuil.
Après le salut officiel de Jessy qui n'est autre que son interminable dictionnaire d'insultes grotesques, un sourire illumina mon visage, je n'étais plus seul.
Ainsi nous Fêtâmes notre survie comme il se le devait en buvant à notre santé.
Une seule chose était claire pour nous, en tant que marin, nous étions souvent écarté de la politique et pourtant nous tentions d'amener justice sur les eaux.
C'était la seule chose que nous pouvions faire. Mais nous n'avions plus de bateau, nous n'étions plus rien, rien que deux hommes banals assis à une table d'auberge.
Il nous vint alors l'idée d'aller à Rune, parce que son armada en fait la gloire et un port a toujours besoin de marins.
C'est ainsi que nous croisâmes une jeune femme nommée Dalia qui nous expliqua qui était le régent de cette cité et qu'elle était elle même chef de garde de ces lieux.
Elle nous parla donc d'un bon seigneur qui oeuvrait pour la paix sur le monde et qu'il était quelqu'un de loyal.
C'est de cette façon que l'idée me vint à l'esprit, si le sieur Shuren s'occupait de la paix sur terre, nous pourrions peut-être l'aider à l'apporter sur les mers.
Il y avait là un terrain d'entente sur lequel nous pourrions discuter avec lui.

"La Vieille Muse" :

C'est en se promenant dans le port de Rune, que Jessy et Roderick purent voir l'objet de leur convoitise.

Le bâtiment, qui commençait à prendre l’âge, n’était autre qu’une frégate de 8. Trois mâts gréés en voiles carrées trônaient fièrement, vestige d’une gloire passée.
Les voiles, parsemées de trous, dont le tissu commençait à perdre de sa blancheur étaient carguées contre leurs vergues.
Ces dernières, horizontales, résistaient au vent dans un crissement à peine audible. Le grand mât, le mât de misaine et le mât d’artimon, possédaient chacun trois rangées de voiles. Le bois était de bonne qualité, il avait survécu à de nombreuses années et certainement batailles.

Sur la coque, peinte d'un noir de geai, on pouvait percevoir sous les rayons du soleil, des reflets d'un bleu vif; ce qui dans l'ensemble, contrastait avec le bois du pont dont le grain était ocre. Elle avait un bon tirant d’eau, bien que plus petite que les grands bâtiments qui faisaient la fierté de la marine, compte tenu du nombre de canons qui abritaient ce navire. Le bateau ne possédait qu’un seul étage de canons à boulets de 8 livres, mais on en comptait au total 10 de chaque côté, une vraie petite armada.
Avec des vents favorables et un pesant d’eau et le frégatage de la coque, le haut de la muraille rentrant à l’intérieur, la forme allongée de cette dernière ainsi que le lissage des formes faisait de ce bateau un parangon de vitesse, pouvant battre beaucoup de navires, que ce soit en haut fond comme en bas fond.

Les quartiers du capitaine et du second étaient disposés à l’arrière du navire, à côté d’autres dortoirs et de la cuisine.
La poupe avait fière allure, les différents quartiers étaient de tailles raisonnables.
Point de décorations futiles; les ornements n’étaient pas trop nombreux, seules quelques gravures embellissaient cette vieille prédatrice dont le charme ne cessait de croître à chaque découverte. Celles-ci ressemblant à une poésie, nous donnaient l'impression d'assister à la danse d’une eau calme et toute cette fresque lyrique commençait de la proue pour venir se répandre jusqu’à la poupe. Même certains cordages manquaient à l’appel, et la peinture du bastingage commençait à se parcheminer; des vitres de la cabine du commandant étaient brisées et l’intérieur du bâtiment demeurait encore un mystère, mais de cette vieille frégate émanait cependant une aura plus qu’attirante.
Car nos deux amis n'avaient jamais vu de tête de proue plus magnifique que celle-ci.

Donnant l'impression de sortir des flots en épousant la coque et en remontant jusqu'à la naissance de la proue, le visage d'une femme; et seule Eva sait depuis combien de temps elle embrassait tous vents et toutes directions. Le calme marin et les tempêtes avaient marqué ce visage d'un or mat et un oeil attentif pouvait distinguer quelques fissures délicates déchirer ses joues magnifiques. Elle ne souriait pas et gardait les yeux clos depuis toujours.
Ses cheveux abondants qui recouvraient ses seins, dégoulinaient sur la coque en de belles gravures puis se torsadaient sur le haut de son front pour en faire naître toute la proue. Ses bras longs et fins s'éclipsaient vers la poupe, donnant l'impression au navire de devenir l'aile marine de cette beauté endormie.
Cette ange vengeresse venue des fonds; apportait dans le coeur des gens, une bienheureuse mélancolie. C'était "La Vieille Muse".

L'Entente avec le Roi :

Roderick s'était installé sur la place de Giran, non pas qu'il aimait l'endroit mais il avait besoin de se remettre au goût du jour.
Le miracle par lequel il s'en était sorti lui avait quand même prit un oeil et laissé son bras dans l'écharpe; et s'il ne voulait pas avoir l'allure d'un faible il devrait vite récupérer des forces.Il frottait la blessure dissimulée derrière son cache-oeil neuf quand certains mots le sortirent de ses pensées.
Il entendait "Roi", il entendait "Rune"
Roderick porta son regard sur l'endroit de la discussion, un homme assez jeune et une femme discutait.
Cet homme attirait son attention, était-ce lui Shuren ?
Il attendit patiemment que la femme s'en alla pour pouvoir lui adresser la parole.
Et elle s'en alla, Roderick se dirigea vers l'homme et engagea la conversation,
il avait eu raison, l'homme qui se tenait face à lui était le seigneur de Rune.
C'est pour cela qu'il lui proposa d'aller au port de sa cité, car l'air de Rune valait bien mieux que les relans de Giran et sa proposition, Roderick ne la gardait que pour cet homme.

...

"Je vais être franc avec vous seigneur, j'ai un marché à vous proposer, ou plutôt une double entente.
Ma vie, je ne la dédis qu'à cela : Chasser les pirates des mers pour y apporter la paix; et ce depuis ma jeunesse.
Quand j'ai entendu des éloges sur votre personne, vous désignant comme quelqu'un de loyal qui aspirait à répandre la paix sur terre,
j'ai sû que j'avais trouvé celui qui m'offrirait le moyen de continuer cette tâche à laquelle je suis dévoué.
Vous comprenez, je viens de perdre mon navire et tout mon équipage hormis mon second,
je ne suis plus rien et pourtant mon coeur me pousse à vouloir continuer cette affaire sanglante.
Offrez moi un navire et j'apporterai la paix sur mer. Et si le reste de votre armada nous prête main forte, nous aurons vite raison de cette tyrannie,
ainsi mes hommes et moi jurerons de vous aider sur terre si la mer le veut bien."

Roderick fixait le Roi d'un oeil confiant, avec ce sourire franc qui tirait la peau de son visage burriné par le soleil et le vent marin.
Shuren, lui, semblait plongé dans une profonde rêflexion à cause de cette proposition plus que louable, tellement qu'elle en devenait étrange.
Pourtant cet homme en face de lui ne cillait pas, il ne cessait de le regarder avec son bienveillant.

"Soit messire Duval, Je veux bien vous mettre à l'épreuve, trouvez-vous un équipage digne de ce nom et je vous prêterai un navire de ce port."

Buts :

Rendre aux mers d’Azurya le calme qu’elles méritent et éradiquer la menace pirate des océans.

Races acceptées :

Quelque soit la race, le sexe, toute personne pouvant être utile à bord de la Vieille Muse et embrassant sa noble cause est acceptée.

Langages :

La diversité des races habitant la Vieille Muse explique les différents langages que l’on peut rencontrer à bord. Mais le langage « officiel » est le commun ; le capitaine Roderick donnant ses ordres en commun à Jessy, ce dernier les donnant dans son propre langage aux matelots.

Organisation du navire :

Voici les différents postes à pourvoir au sein de la Vieille Muse :

Capitaine : il n’y en a qu’un et il porte le nom de Roderick Duval, il est le seul maître à bord. Il a droit de vie ou de mort sur le navire et on ne peut contester sa parole. C’est ce dernier qui reçoit les ordres venant directement du seigneur de Rune si jamais il a une mission à lui proposer.

Second : Bras droit du capitaine, il reçoit les ordres directement de ce dernier et doit les transmettre aux matelots ou aux sous officiers et officiers. Il a pour mission de maintenir une certaine cohésion au sein de l’équipage et de faire régner l’ordre. Il a autant de droits que le capitaine du navire. Le second de Roderick Duval répond au nom de Jessy Trenchard et n’a à répondre de ses actes que devant Roderick Duval.

Lieutenant : Il est l’officier qui vient juste après le Second. Il a moins de droit que le Second mais n’en reste pas moins officier. Il peut commander aux autres marins et prendre des décisions par lui-même. Il n’y en a qu’un seul, voir deux si jamais l’équipage est nombreux.

Caporal : Venant juste après le Lieutenant mais a beaucoup de droits que ce dernier. Il ne peut prendre des décisions par lui-même mais peut commander aux autres marins. Il peut y en avoir plusieurs

Marin : Simple moussaillon, ils sont nombreux.

Cuisinier : Il existe un domaine où même le capitaine n’a pas son mot à dire : la cuisine. Ils gèrent les stocks de nourriture. C’est une guerre que mène chaque jours des hommes et des femmes qui s’occupent de la cuisine : faire à manger pour tout l’équipage et empêcher Jessy de chaparder dans la réserve d’alcool. Plus l’équipage est grand plus ils sont nombreux.

Médecin : Le médecin se doit de garder en vie les blessé durant les batailles navales et éviter les épidémies le reste du temps. Sinon la plupart du temps il s’occupe des blessures quotidiennes dues à la vie de marins.

Maître cartographe : Un génie de l’orientation, qui devrait donner des cours au capitaine plus souvent. C’est lui qui situe la position du navire à l’aide de son compas et ses autres appareils. Les cartes n’ont plus de secret pour lui ni les étoiles. A chaque instant il doit être capable de situer le navire et pouvoir corriger sa trajectoire s’il le faut. Il n’y en a qu’un seul à bord.

Maître d’arme ou Artilleur : Il s’occupe de toute l’armada du navire. Il gère le stock de poudre à canon et durant les batailles navales c’est lui qui commande aux hommes qui s’occupent de tirer sur l’ennemi. Son rôle ne prend que toute son ampleur durant les batailles navales. IL n’y en a qu’un seul à bord.

Vigie : Généralement doté d’une bonne vue et acrobate, la vigie passe le plus clair de son temps à escalader les mats pour défaire les voiles accrochées aux vergues mais surtout pour aller se positionner sur la petite plate forme en haut de chaque mâts. Il guette l’horizon. Son rôle est indispensable pour trouver un port de nuit ainsi que durant les périodes de chasse.