[BG Humaine] Etherane Saceguer

Nom: Saceguer
Prénom: Etherane
Race: Humaine
Sexe: Féminin
Age: 23 ans
Alignement: Neutre strict, tendance mauvaise (dûe à son rapport à la vie plutôt qu'à des projets profondément maléfiques)
Traits de caractère: patiente, calculatrice, changeante, exprime rarement le fond de sa pensée, laisse même souvent paraître l'opposé, ce qui donne la fausse impression qu'elle est expressive, voire excessive.
But(s) / motivation(s): Parcourt le monde à la recherche de connaissances historiques, herboristes, et magiques. Particulièrement motivée par la manipulation des âmes.
Future Classe envisagée: Nécromancienne.
Description: Une jeune femme qui ne sort en rien de l'ordinaire aux premiers abords. Ses yeux noisette sont pourtant attentifs, comme si elle tentait de voir au travers de chaque chose ou être qui se présente à elle.

En arpentant le petit port de l'Île Parlante, je ne puis guère faire autrement qu'être tourmentée par les souvenirs encore vivaces du temps de mon innocence.
Les sourires de cette populace sont si bienveillants... Ils la revoient encore, la petite timide, l'adorable tête en l'air, la délicieuse maladroite... tous ces petits noms qui me collaient si bien.

Derrière ce masque qui en porte les mêmes traits s'est réfugiée celle qui est Moi à présent.
La naïveté de ces bonnes gens me berce parfois, mais ce temps là n'est plus, et ne pourra jamais plus être.

Etherane est née seule enfant de parents modestes, mais qui surent l'élever avec amour et attention, sans pour autant l'abuser sur la sévérité du monde.

Son intelligence fort avancée l'avait rapidement éloignée des jeux des enfants dans les rues sableuses du village, ce qui ne lui attira guère de sympathie. Assise contre un tronc d'arbre, le menton sur les genoux, elle les observait parfois de loin sans oser dire mot, et finit par se plonger dans les livres pour passer le temps.

Un jour pourtant, un grand gaillard se posta devant elle. Il s'appelait Glenmore, et avait décidé de l'extraire de ses tomes. Ses yeux brillants de détermination finirent par la convaincre, et c'est ainsi qu'elle commença à s'ouvrir un peu aux autres, protégée par ce garçon.

Des années se partagèrent alors entre les traités d'herboristerie, les volumes de magie, et les courses poursuites autour des murs du village. Les coeurs étaient légers, loin des soucis, loin du monde...

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Certains disent que la sagesse est la meilleure des conseillères, pourtant, il m'arriva parfois de me demander ce qu'il serait advenu de moi si je lui avais tourné le dos.

Je ne perds à présent plus de temps avec cette question, ce qui est fait, est fait, c'est la meilleure réponse que je puisse trouver, cela me permet de rester moi-même et d'aller de l'avant..

C'était au début du printemps, et Glenmore se campa devant elle, harnaché comme un baudet. Sa carrure ressemblait de plus en plus à celle de son milicien de père, mais son sourire était aussi resplendissant que celui de sa mère.

A la grande surprise de la jeune fille, il avait subitement décidé de partir sur le continent, lassé de l'inébranlable tranquillité de l'île. Sans la prévenir, sans la laisser s'y préparer, il comptait sauter sur le dos de l'aventure, et s'enfuir au galop, dans un éclat de rire juvénile.

Etherane devait un jour regretter d'en avoir discuté avec ses parents. Ils la persuadèrent tant bien que mal de terminer son étude en l'académie de magie et de finir d'apprendre ses traités d'herboristerie, l'assurant qu'elle ne serait que mieux préparée à poser le pied sur le continent.

Mais les projets du jeune homme ne vacillèrent pas pour autant, et il partit pour les terres avant d'y disparaître sans une lettre.

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Lorsque je suis partie de mon île natale, il m'a rapidement été permis de voir que le monde n'était pas maculé de blanc comme dans les livres marqués par le culte d'Einhasad.

Sa complexité réside dans sa composition même. Il me fait penser à une oeuvre gigantesque peinte par traits impulsifs à l'aide de noir et de blanc ; un infini nuancier de gris permet de séparer l'ombre de la lumière, et sa profondeur est bien plus frappante que la plus vive des couleurs exotiques.

Elle ne retrouva la trace de Glenmore que bien des années plus tard, et pas si loin des côtes qui admiraient l'Île Parlante. Combien de fois avait-elle été induite en erreur ? Elle avait longuement marché, avait souvent tremblé, s'était débrouillée avec sa magie et ses herbes pour subvenir à ses besoins tant bien que mal, puis était revenue sur ses pas, traînée par des informations contraires.

L'hiver était rude, mais pas tant que dans les monts au Nord, l'assurait-on. Il faudrait qu'elle les voie, un jour, avec lui, espérait-elle.

Une maisonnette décrépie parue progressivement devant elle, perdue entre des collines boisées, perdue dans une clairière esseulée, comme si jamais personne ne l'avait visitée.

Derrière la porte branlante, elle découvrit un lit aux couleurs fades, où une frêle silhouette baignait dans des relents nauséabonds.

"- Emy... Emy...?", interrogea une voix fébrile qui lui sembla pourtant familière.
"- Non... pas Emy... Etherane. Ce nom vous rappelle-t-il quelque chose ?", répondit-elle incertaine.
Un faible sanglot fut pendant un instant la seule réponse qui lui parvint, pourtant elle n'osa pas attarder son regard sur le triste intérieur de la maisonnée, concentrée sur ce lit dont elle approchait lentement.
"Tu m'as retrouvé... Etherane. Depuis... combien de temps...", il déglutit péniblement, "Tant de temps nous sépare de nos chasses dans le village..."

Elle lui prit les mains, c'était lui, ou plutôt son ombre, une ombre malade. Il ne cessait plus de parler, ses yeux creux embués de larmes, comme si une étincelle lui revenait. Il lui parla du continent, d'Emy, sa femme, des gens du village où ils s'étaient mariés, de tous ces êtres qui l'avaient abandonné après la bataille contre les Oel Mahums, sa blessure, et sa maladie contractée par elle.
Il écrasait à présent la main de la jeune femme entre les siennes, sans se rendre compte qu'il la noyait sous le flot de ses mots. La mort qui planait au dessus de lui se faisait même attendre, la lente agonie qu'on lui avait garantie... et Emy qui était partie...

Etherane, sa seule amie, la seule qui lui était restée fidèle, sur qui il pouvait compter... Et elle ? Sur qui pouvait-elle compter ? Glenmore lui demanda la dernière de ses faveurs, il voulait mourir, tant qu'il était lui, tant qu'elle était là, effrayé à l'idée de s'éteindre seul, peut-être des saisons plus tard.

Les yeux de la jeune femme se firent ternes. Et lui, combien de fois venait-il de la trahir ? En l'ayant laissée sur l'île, en ayant pris femme, en venant de lui confier la fin de sa vie ? Quand avait-il pensé à elle ? Quand avait-il eu de la considération pour cette amie au cours de ce monologue ? N'était-ce donc point du nombrilisme ?
L'innocence en elle se brisa en mille éclats cristallins, un frisson accompagnant cet étrange constat. Flattée par cette invitation, l'amertume se glissa doucement pour lui faire profiter de sa triste saveur, entraînant à sa suite l'ombre de la rancune.

Dans l'obscurité de cette pièce fanée, Etherane prit le soin de concocter un mélange capable de mettre un terme à la vie de Glenmore. A la lumière d'une maigre chandelle, elle observa ses traits se contorsionner sous l'effet de la douleur, ses yeux chercher la lumière qu'ils avaient eux-mêmes soufflée dans le regard de la jeune femme. Il s'immobilisa rapidement, ayant profité de la brève agonie qu'il avait réclamée, et les épaules de la jeune femme s'affaissèrent sur le coup.
Pourquoi cela faisait-il si mal ? Pourquoi était-elle tant en colère ? Pourquoi cela devait-il se terminer ainsi ?

Le petit matin naissant, elle lui promit de ne pas lui accorder le repos, c'était ce qu'elle exigeait de lui en retour. Elle nota quelques lignes sur un parchemin clair, il y avait des choses qu'elle avait à présent à faire pour lui soutirer ce qu'elle voulait, et un mince sourire lui vint avant un léger rire de gorge.
L'innocence n'était pas la seule à s'être brisée...


Qu'est donc la Mort ? Qu'est donc la Vie ? Des états de l'âme sur lesquels n'ont guère d'effet les sentiments.
Par un soir d'hiver, un ami très cher m'a arraché le coeur ; à qui croit-on donc pouvoir faire confiance ? Mon corps a continué d'exister pour les autres, comme un pantin mû par des fils invisibles, mais mon esprit avait ouvert un livre à la couverture craquelée et ténébreuse.

Je n'avais plus qu'à m'abandonner à lui pour oublier, en me concentrant sur son étude, et celle objective du monde...