Azurya
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 [Landreth] Négociations familiales

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Elwin
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Elwin


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Nom: Elwin
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MessageSujet: [Landreth] Négociations familiales   [Landreth] Négociations familiales Icon_minitimeSam 11 Avr - 21:49

L’Ile parlante… Ca fait bien un an que je n’y ai pas mis les pieds. Je ne m’attends pas à un accueil chaleureux, cependant… Ma mère m’en veut sans doute encore d’être parti. Mais bon, j’ai une mission à accomplir. Il faut que je lui demande si quelques un de ses élèves chevaliers seraient prêts à rallier l’Isternia. Je suppose qu’elle acceptera… Après tout, l’Isternia suit ces valeurs.

Les habitants me regardent passer, je crois qu’ils me reconnaissent. A voir leurs têtes, ils me croyaient mort. Aucune importance, je ne suis pas là pour eux. Je pousse la porte de la guilde des guerriers. Le type à l’intérieur louche sur mon armure type Cristal Sombre. Ils n’en ont pas des comme ça, dans le coin. Enfin… C’est ce que je croyais. Je le salue, sans prendre la peine de décliner mon identité ; c’est un ancien camarade d’entraînement, il m’a reconnu. Je me dirige vers l’enceinte de combat, dans laquelle ma mère doit être entrain de donner le cours du soir aux chevaliers les plus avancés. J’ai un très mauvais pressentiment, alors je mets mon casque et attrape des armes d’entraînement avant de pousser la porte qui donne sur l’extérieur.

Des torches entourent l’arène, dissipant leur lueur aux alentours. Ceux qui se battent au milieu sont tout juste assez éclairés pour pouvoir distinguer leurs alliés de leurs adversaires. Je m’avance de quelques pas, observant cette scène que j’ai si bien connu de l’intérieur, il n’y a pas si longtemps. Si je n’étais pas parti, je crois que je serais dans la mêlée avec les autres. Soudain, j’entends une voix bien connue dans mon dos.
- Landreth ?
Je tourne la tête lentement, tout en raffermissant ma prise sur mes armes en bois.
- M’man…
Un mouvement vif. Je me retourne et lève mon bouclier pour bloquer. L’instant d’après, je suis étendu à terre, étourdi. De mon bouclier, il ne reste qu’un morceau de boit fendu dans ma main gauche. Ma mère me menace de la pointe de sa lame Tallum, le regard vide d’expression. J’ouvre de grands yeux devant son armure lourde de Croisé. J’ignorais qu’elle possédait un tel arsenal. Sa lame se lève lentement, puis s’abat à nouveau.
- Tu es en retard.
Je roule sur le côté. Je m’attendais à une sévère réprimande, mais pas à un combat à armes réelles. Maintenant à genoux, je dégaine mon épée et mon bouclier d’un seul mouvement, juste à temps pour parer une autre attaque. Un autre enchaînement de son arme et un bon coup de pied, et je suis encore à terre. Mais cette fois, je parviens à me relever complètement et à me mettre en garde. Les autres chevaliers ont arrêté leur exercice et ont à présent les yeux fixés sur nous. Je la regarde, attendant son prochain assaut.
- Je ne suis pas venu pour dîner.
Elle bronche.
- Tu ne crois quand même pas que je t’aurais servi ?
Elle réattaque, sa lame est presque floue. Je parviens à la parer, mais pas le bouclier qui arrive de l’autre côté. Je recule de quelques pas, chancelant sous la violence de l’impacte. Elle ne porte pas de casque, je la vois grimacer sous l’éclairage diffus.
- Toujours aussi nul. Comment veux tu protéger les autres si tu n’es pas capable de te protéger toi-même ?
Elle réattaque, mais cette fois je me décale sur le côté à temps pour éviter son bouclier. Je parviens même à dévier son coup de pied avec ma lame. Je contre attaque d’estoc, mais son bouclier dévie mon épée vers l’extérieur, alors qu’elle-même tend sa lame devant elle. Je l’évite de la même façon. A cause de notre élan, nos armures se rencontrent dans un fracas métallique. Je suis plus lourd qu’elle, elle tombe en arrière, mais pas sans me décocher un coup de pied au passage. Le temps que je sois prêt à frapper à nouveau, elle s’est relevée. A elle de me charger, cette fois. Je me baisse pour la recevoir d’en bas avec mon bouclier, mais elle avait prévu le coup. D’un bond, elle prend appui sur le bouclier que je lève pour se projeter dans les airs, et retomber selon la technique du fourreau de pierre. Mon bras de défense est engourdi par son mouvement, impossible de lever mon bouclier. Je tente le tout pour le tout et me jette de côté, balançant mon bras d’arme en l’air pour essayer de l’intercepter. Totalement inutile. Je me retrouve à nouveau contre le sol, mon casque écrasé contre l’herbe par l’un de ses pieds, sa lame plantée jusqu’à la garde juste devant ma gorge. Je sens son genoux gauche sur mon armure, au niveau des côtes. Elle se relève brusquement, arrachant une motte de terre qui m’aveugle un moment. Elle se retourne vers ses élèves abasourdis.
- Voyez ce qui attend ceux qui perdent de vue les objectifs du chevalier. Ceux qui désobéissent et partent sans se préoccuper des autres. Ceux qui se croient capable de survivre alors qu’ils savent à peine tenir une arme !
Les deux premières phrases étaient dites avec mépris, la troisième franchement criée. La dernière, audible que par moi-même.
- Ceux qui laissent derrière eux leur mère morte d’inquiétude…

Cet affrontement conclut la séance du soir. Elle semble calmée maintenant. Nous marchons hors de la ville, sans dire un mot. J’ai rangé mes armes et mon casque, mais je sens toujours les coups que j’ai reçus, malgré l’armure. Il faudra que je fasse réparer mon casque. Elle finit par prendre la parole.
- Alors… Pourquoi es-tu revenu, après tout ce temps ? Sûrement pas pour te prendre une raclée, même si tu savais que ça faisait partie du forfait. Mais je te le dis tout de suite, ne compte pas sur moi pour t’aider dans ta quête perdue d’avance. Le passé est le passé, Landreth. On n’y changera rien.
- Non… Mais on peut éviter qu’il se reproduise.
- C’est justement pour ça qu’il faut que tu abandonnes ! Tu ne comprends pas ?
Elle se plante devant moi, les mains sur les hanches. Je baisse les yeux.
- M’man, je ne suis pas là pour ça.
Elle me regarde un moment, puis sourit.
- Ho, je vois… Tu t’es trouvé une petite amie, c’est ça ?
Alors là, j’en tomberais presque par terre encore une fois. Comment peut-elle imaginer un truc aussi absurde ? Je me dépêche de démentir cette accusation sans fondement.
- Mais… Mais non ! Pourquoi est ce que tu dis une chose pareille ?
Elle lève les yeux au ciel en soupirant.
- Dommage, j’aurais espéré…
- En fait, j’ai rejoint un groupe à Rune, qui se bat pour la justice et la paix. Il est dirigé par le roi de Rune, en fait, et…
- L’Isternia. Je sais. Tu crois que je ne suis pas au courant de ce qui se passe sur le continent ?
Elle marque une pause.
- Par contre, je ne savais pas que tu en faisais partie. Bah, je suppose que c’est déjà pas mal. Au moins, tu fais ce qu’un chevalier doit faire. Même si tu es bien loin d’être assez fort.
Je soupire, baissant la tête. C’est vrai que comparé à elle, je suis une nullité finie. Mais on peut en dire autant de beaucoup de gens…
- Le roi cherche à recruter, en ce moment. Je me suis dit qu’il y aurait peut être des volontaires parmi les chevaliers qui s’entraînent ici. Il faut des gens motivés par les valeurs de l’Isternia, j’ai pensé aux chevaliers…
Elle s’arrête, pensive. Puis se tourne vers moi.
- Ca peut se faire. Je vais leur en parler. Je suis sûre que ça en intéressera quelques uns qui seront ravis de s’éloigner de leur terrible instructrice.
Je suppose qu’elle sourit en disant ça, mais il fait trop noir pour que je puisse le voir. Je me tourne vers le village.
- Tant mieux. Envois les à Rune quand ils seront prêts.
Elle secoue la tête.
- Non, je préfère que tu viennes les tester d’abord. Je ne sais pas exactement ce qu’il vous faut. Et puis ça te fera une occasion de passer me voir.
- D’accord. Je vais faire mon rapport au sire Shuren.
Elle me retient d’une main sur l’épaule.
- C’est si urgent que ça ? Tu ne peux même pas rester dîner avec ta vieille mère affaiblie par le poids des ans ?
Je lui lance un regard sarcastique, quelle ne peut pas voir, mais devnie à mon ton.
- C’est le poids des ans qui m’a aplati par terre alors, oui, je comprends mieux. Bon, d’accord, je reste pour la nuit. Au point où j’en suis…
Reste à espérer qu’elle ait cuisiné un truc comestible, pour une fois.
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