Journal d'une Marche-Plaine

La journée est belle, une légère brise souffle de la mer, les marais semblent calmes, mais après des années passées à les parcourir, je sais que chaque mare peut-être dangereuse et mortelle. Sautant habillement et guidé par la force de l’habitude, j’entame ma ronde. Je suis Marche-Plaine depuis peu, mais nous apprenons vite. Il le faut, nous sommes si peu nombreux à couvrir un vaste territoire. Nous faisons tout pour protéger Heine au maximum, mais la tâche est grande. Aujourd’hui encore certains ont demandé au Maître de la confrérie s’il était possible de trouver des recrues supplémentaires. Peut-être est-ce de notre faute. A trop protéger Heine, les citadins ne se rendent pas compte de notre labeur. Pour eux, tout ceci est « normal » … Triste constat.

On m’a confier une mission, pour la première fois. Pour le Maître, je n’ai plus besoin de m’entraîner pendant tout mes temps libres. Il m’a demander d’aller courir le monde pour voir s’il était possible de trouver de nouveaux Marche-Plaine. J’ai accepté, je suis curieuse quant au Nord, après tout c’est de là que viennent les indésirables qui essayent de couper les routes de Heine.

Giran, la grande ville où tout le monde se rencontre, achète, échange. J’y suis arrivée après quelques heures de course. L’architecture est vraiment différente ici, j’ai eu la surprise de rencontrer deux autres elfes devant le temple humain. La discussion s’engagea, je venais de rencontrer la Prêtresse : Malaia et son compagnon, Feanaro. Même dans notre races les Marche-Plaines ne sont pas connus. Etrange, ma ronde va bientôt commencer, je m’éclipse après les politesses.

J’ai revu Malaia, aujourd’hui, elle avait l’air intéressée par les Marche-Plaine, j’ai décidé de lui montrer notre repère, la visite a été courte mais agréable, nous avons beaucoup parler. Sa vision de notre peuple me trouble. Les nouvelles de l’Arbre Mère aussi. Est-ce possible ? Peut-il vraiment se mourir sans que nous ne puissions rien y faire ? Quel dommage que la ronde m’appelle, j’aurais aimé en apprendre plus.

Le temple d’Eva de Heine, le bâtiment est splendide, bien loin des lourdeurs de l’architecture humaine. J’entre. La pénombre, une douce lueur bleue. La prêtresse prie. Je vais l’attendre plus loin. Cela fait quelques jours que nous discutons quand nous en avons le temps. J’apprends beaucoup à son contact. Je ne sais pas vraiment comment est venue la décision. Mais elle s’est presque imposée à moi naturellement, la Prêtresse avait besoin d’aide, je devais la lui fournir.

Je suis toujours Marche-Plaine, mais je suis devenue aussi l’auxiliaire de Malaia, j’essaye de la protéger, ce n’est pas vraiment une réussite. J’ai trop l’habitude du silence et de la furtivité que j’utilise dans le marais. Pourtant elle a besoin de moi, je le sens. J’ai accepté de porter son signe, la cérémonie a été étrange. Mais… C’est étrange, je sens d’instinct qu’il faut que je sois avec elle. Elle a besoin de moi…

Les elfes sont toujours divisés, et le pire c’est qu’il va falloir se battre pour essayer de les unir. Ce constat est déprimant, il va cependant falloir s’accrocher pour défendre nos idées. J’ai juré de servir la Prêtresse. Je lui ai offert ma vie, ces quelques mots j’y repense souvent, je sais ce que j’ai engagé, je l’ai fait de mon plein gré. Aujourd’hui le Conseil doit se réunir, il semblerait que la Prêtresse ne soit pas la seule à vouloir unir les elfes. Un certain Figaro a les mêmes buts, et d’après ses défenseurs, lui est plus âgé, donc forcément plus sage… Comme si l’âge pouvait influer totalement sur la sagesse… Une fois de plus je défendrai la Prêtresse, mais cette fois ci sur un terrain que je ne connais pas. Celui des mots.

Le Conseil a bien eu lieu, je ne reviens toujours pas de l’attitude de l’autre Ehdel face à nos Ainés : il s’est ouvertement rit d’eux… Comment le Conseil a-t-il pu accepter pareil affront ? La Prêtresse a également eu gain de cause. Aerlinn Eva va être crée et nous seront en charge d’Eithel. Pour mieux nous surveiller ou parce que nous sommes loyaux ? Je suis sans doute trop pessimiste, c’est déjà une réussite de nous être fait reconnaitre par le Conseil. Maintenant le plus dur arrive. Protéger nos Terres Ancestrales contre quiconque voudrait les prendre par la force. Malaia m’a demander d’aller faire un état de nos frontières. Je me hâte…

J’ai convaincu un jeune elfe de rejoindre les Marche-Plaine. Yuan a eu l’air enthousiaste à l’idée de mettre ses talents au service de la Confrérie. Je vais l’entrainer, il va devoir progresser vite pour avoir toute ces chances en cette période trouble. De plus le Conseil nous a officiellement donner un bâtiment pour nous réunir et faire circuler les informations. La joie de Malaia est communicative.

J’ai du passer trop de temps dans les marais, la Frontière est superbe, les arbres se balancent doucement sous la brise, les feuilles vertes, jaunes ou orangées sont un délice pour les yeux, le paysage est enchanteur à mes yeux. Pourtant il me faudra du temps pour me réhabituer aux forêts, j’ai passé trop de temps à courir la Plaine et les marais des Champs du Silence. Nos atouts ? La rivière, Eva nous protège si nos « cousins » essayent de la franchir ils auront de tristes surprises, nos mages pourront les réduire en pièces facilement. Pourtant il y a des points noirs : le col de l’Échine du Dragon où une forteresse trône, vide apparemment, le pont qui relie nos terres à Gludio et à la « Zone Neutre » qui l’est de moins en moins vu la densité de sentinelles sombres. Je les vois de loin malgré tout leurs pitoyables efforts pour ne pas êtres vus. Et enfin, la cascade qui marque la frontière entre nos terres et celles des Sombres. Je pense que chacun de ces problème peut se résoudre. Tout n’est question que de temps après tout.

Grande nouvelle, des Marche-Plaine vont venir nous aider, en effet la Frontière vient de devenir une zone de patrouille de la Confrérie. Malaia semble réjouie, moi je suis simplement heureuse d’avoir réussi à résoudre une partie du problème sans en rajouter au fardeau de notre Guide. Je me familiarise comme je peux avec notre nouvelle zone de patrouille. Ici il faut penser avec une dimension de plus, et sans la brume quasi permanente de la Plaine. C’est déroutant pour moi qui ai passer si longtemps dans les marais. Yuan s’habituera plus vite, tout comme les autres Marche-Plaine que le Maitre de la Confrérie nous a confié. Ils sont jeunes pour la plupart, il sera facile pour eux de sortir de leurs habitudes.

J’aimerais faire plus pour aider la Prêtresse, mais j’ai parfois du mal à concilier mes multiples activités. Je m’en veux pour cela, je ne me trouve pas à la hauteur… Surtout depuis que j’apprend à être une servante d’Eva en plus de mes autres tâches. L’apprentissage sera long, mais j’ai tout mon temps je pense que ça m’aidera à les servir au mieux, Eva et Malaia. Toutes deux ont besoin de mes efforts.