Azurya
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 Le début de la fin

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Lilea
Floodeur
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MessageSujet: Le début de la fin   Le début de la fin Icon_minitimeDim 8 Fév - 20:10

Hemdar dormait du sommeil du juste. Ses sbires gardaient efficacement les entrées qui menaient à sa tanière, une douillette moitié de temple a demi effondrée. Hemdar gérait le quartier de la Porte Impériale d’Oren, anciennement appelé porte Nord. Son clan de brigands et lui même s’en mettaient plein les poches en pots de vins divers exigés de toutes personnes franchissant les portes. L’empereur autoproclamé d’Oren aimait bien Hemdar, et celui ci se souvenait que sans l’empereur à demi fou, il ne serait rien.… Depuis peu Oren s’était nettement divisé entre partisans d’un contrôle de la ville par l’Ombre Sanglante, et ceux qui y était farouchement opposés. Hemdar avait dû faire sauter quelques têtes pour que la paix Impériale ne se fendille pas de trop. Mais il restait confiant, la tentative de fronde avait échouée. Et de plus il était soutenu par six des onze autres clans qui avaient la haute main sur Oren.

Hemdar se retourna dans son lit maudissant les quatres derniers clans rebelles qui tenaient toujours la porte des Décombres et qui surtout refusaient de voir leur défaite. On s’était pourtant tué à leur expliquer que le ramassis de traînes-lattes qu’était l’Ombre Sanglante était mort et enterré ! Que diantre, il avait bien fallu en venir aux armes pour les raisonner. Toujours aussi courroucé Hemdar gigota encore un peu dans son lit. Observant la pièce depuis le fond de son lit la chambre plongée dans l’obscurité il essaya de mettre un nom sur l’impression de malaise. Rien il n’y avait strictement rien… A ne rien y comprendre… Si là ! Un bref mouvement entraperçu du coin de l’œil. Hemdar se redressa brutalement sur son séant, une dague à la main.
Une fine lame sa posa sur sa nuque, entre deux vertèbres et une pression fut exercé sur la lame. La douleur irradia immédiatement le cerveau d’Hemdar. Il essaya de se dégager mais il ne fit qu’enfoncer la lame plus profondément dans ses chairs. Une douce voix lui murmura :
-« L’Ombre est toujours vivante Hemdar… Je tenais vraiment à ce que tu le sache avant de passer de l’autre côté »
-« Attends !! »
-« Non Hemdar, t’as voulu nous baiser, t’y passe, c’est pourtant simple a comprendre. »
La lame s’enfonça brutalement dans la nuque du brigand, sectionnant la moelle épinière. Je dégageais rapidement la lame laissant le corps du brigand choir sur la paillasse avec un bruit sourd. Un de plus sur la liste. Je passais rapidement par la fenêtre pour m’atteler au reste de la liste. Et elle était longue…

Au matin on parla de « Nuit de Lune Sanglante » seize morts, chefs de clan, sentinelles, clercs qui faisaient office d’éminences grises, ou même simples soldats forts en gueules. Les survivants avaient peur. Quatre clans décapités, morts, dispersés. Leurs survivants réintégrés dans des clans sympathisants de l’Ombre… Réussite totale. Je contemplais le château en aiguisant ma dague. Espéreront que la suite sera aussi facile. Mais je ne me faisais guère d’illusions, le gant était jeté j’allais devoir protéger les clans la nuit prochaine, et les ennemis se protégeraient plus. La rançon du succès sans doute.

Les morts défilent, huit pour des représailles avortées, suivis de douze quand une de nos attaque frontale avait échoué, puis quatre autres quand un chef de clan décida d’aller chasser hors de la ville… Oren et ses environs restent des régions dangereuses, surtout quand une archère se promène elle aussi… Les choses avait finis par se calmer, la guerre était devenue plus discrète, les assassins mourraient mais plus leurs cibles. Je protégeais ceux qui avaient miser sur l’ombre, c’était la moindre des choses que je pouvais faire en attendant. Il n’y avait que le fou du château qui ne comprenait pas ce qu’il avait déjà perdu. Ce n’était qu’une question de temps. A l’extérieur d’Oren les évènements s’accéléraient. Sylphide était mort, ou en vadrouille, moi élue Capitaine de l’Ombre, Haeldra repassé chez les Larmes. Les dieux devaient se fendre la gueule en touillant la marmite… J’expédiais l’administratif du clan le jour et la nuit je paralysais nos ennemis dans les murs d’Oren. Je ne pouvais peut-être plus atteindre les chefs de clan, mais leurs hommes de main, tous ceux qui faisaient marcher la machine tombaient… La danseuse à la faux devait rire elle aussi, j’accompagnais sa danse dans les rues d’Oren. Trente-quatre…

Coup de théâtre Sylphide était ressorti de sa boîte, je m’y attendais un peu. Je lui en voulais de m’avoir laissé en plan, mais baste, j’étais contente qu’il revienne. Nous eûmes une longue discussion près du phare de l’Ile Parlante… Je lui redonnais l’emblème du chef de l’Ombre avant d’aller porter la nouvelle au clan et à nos alliés : « Sylphide revient, haut les cœurs, la fête va bientôt commencer ».

La réunion de l’Ombre se tint dans une taverne du port de Giran. L’établissement n’avait rein a envier aux autres qui pullulaient sur les quais du port. Il accueillait le même mélange de matelots entre deux traversés et de tire-laines entre deux vols. Mais contrairement à une taverne normale du port, il était spécial pour deux raisons : il appartenait à l’Ombre et dans sa cave on trouvait un accès aux tunnels des contrebandiers. Un endroit de choix donc.

Sylphide commença par nous exposer les raisons de sa « mort », il voulait démasquer Haeldra qu’il soupçonnais d’être une taupe. Son intuition avait été bonne puisque Haeldra peu après sa mort était repassé chez les Larmes, il pouvait donc revenir au jour, et reprendre son poste si nous étions d’accord, nous le fûmes. Le sujet d’Oren arriva rapidement sur le tapis, je fis un rapport complet de la situation, pertes chez nos alliés, assez faibles heureusement, moral, pertes ennemis et situation dans le château. Une longue discussion sur qui devait faire quoi et comment s’en suivi avant que Syl’ ne tranche.
- « On passe à la vitesse supérieure. »
3 paires d’yeux le regardèrent attendant de plus amples explications…
- « Chaque soir on allume un incendie dans le château, deux équipes, moi et Lilea, Shagrath et Zodiarch. Lilea et Shag’ vous nous couvrez pour le passage des murs et les incantations. On ne prend pas de risques. Compris ? Pas un mort de notre côté si vous sentez que ça chauffe vous taillez votre route. »
- « Que ça chauffe pour un incendiaire, j’adore tes blagues… »
Je commençais a prendre mon équipement, dagues couteaux de lancers, tout ce qu’il faut pour parer à l’imprévu et aux surprises, Syl’ continuait :
- « Lilea et moi on lance le bal ce soir, vous autres repos pour demain soir. »
- « Ca m’vas »
Je me relevais en faisant un signe au tavernier avant de passer sa porte
- « En route Brûle-Sang… »

Nous sortîmes dans le port, accueillis par quelques sourires chez les contrebandiers des quais, ils plaçaient quelques espoirs sur nous, si nous nous installions à Oren, ils espéraient avoir une zone libre sans trop de taxe, et pas vraiment regardante sur la provenance de la marchandise.

Rien n’avait changé à Oren, sauf peut-être le sentiment d’attente que l’on sentais latent. La nouvelle du retour de Sylphide avait dû courir avec le vent pour parvenir ici aussi vite. Qu’importe, dans les secteurs tenus par nos amis, on nous accueillit comme des rois. L’annonce de nos intention doucha un peu l’ambiance, c’est vrai qu’au premier abord notre but devait paraître suicidaire. Couvert par la nuit et l’ombre profonde de la forêt nous gagnâmes le château de l’Empereur d’Oren.
- « Essaye de ne pas faire trop de bruits et suit moi de près. »
- « Ca va, je me suis déjà infiltrer dans des endroits comme ça… »
- « On est jamais trop prudents… »
Notre entrée se fit par une poterne à demi effondrer qu’on avait essayer de colmater à la hâte. L’édifice était dans un triste état, des blocs de maçonneries détachés de la muraille gisaient ici et là un peu partout dans la cour, la masse imposante du château se découpait sur le ciel, mais on voyait que des tours étaient tombés. De plus la plupart des soldats qui défendaient le château devaient dormir dans des tentes. Les nuits fraîchissaient depuis peu… Dommage, un peu plus et j’aurais eu pitié de ces pauvres gars. C’était ça de bosser pour un radin fini. Laissant les pauvres clampins essayer de dormir dans le froid et l’humidité je guidais mon incendiaire de chef vers les réserves. Personnes, pas même une malheureuse sentinelle… Soit ils avaient confiance, soit ils étaient fous… Qu’importe après tout, je n’allais pas me plaindre parce que c’était trop facile.
- « Allez au boulot Cap’tain. »
- « Je te laisse couvrir mes arrières. »
- « Ouais, ouais trois secondes. »
Je ramassais un peu de charbon près d’un sac pour passer les parties réfléchissantes de ma lame au noir.
- « C’est parti. »
Sylphide acquiesça avant de commencer son incantation. Je me fondis petit à petit dans l’ombre, surveillant comme je le pouvais les multiples entrées du magasin. Apparemment celui-ci abritait quelques vivres, une partie des armes de réserve et le tout venant qui servait à la « reconstruction » du château. Une odeur de fumée domina bientôt les remugles de graisse et de nourriture, plusieurs départs d’incendies s’étaient déclarés, Syl’ devait préparer une surprise de taille aux locataire du tas de pierre.
- « Lilea, nous partons… »
Je le rejoignit rapidement.
- « Ah t’es là, sort, d’ici c’est prêt… »
J’obéis sans mot dire, j’était curieuse de voir ce que ça allait donner. Nous nous éloignâmes, Syl’ avait l’air de se retenir de courir, moi je n’osais pas trop forcer l’allure, les gardes avaient une fâcheuse tendance à voir les mouvements brusques. Je compris la hâte de Syl’ l’instant d’après quand une force me souleva du sol pour m’y planquée quelques mètres plus loin dans un bruit de fin du monde. L’image d’un pan de muraille vomissant les flammes s’imprima sur mes rétines de façon durable, trop sonnée pour bouger, je me mis rapidement à couvert derrière un bloc détaché de la muraille. Où était passé Syl’ ? Il fallait que je le retrouve vite, la fourmilière commençait déjà a bouger affolée par l’explosion.

Je commençais mon cache-cache entre les pierres bien décidée à trouver Sylphide, il faut croire que les Dieux ont été sympa avec moi ce soir là, je le trouvais rapidement, et en plus la pierre derrière laquelle il se planquait était assez grosse pour cacher deux personnes.
- « Je croyais que tu voulais allumer des incendies ! Pas faire sauter le château ! »
- « J'étais pas sensé s'avoir que leur chef entreposerait son naphte ici... Et puis ce c'est pas toi qui devait faire l'état des lieux avant l'attaque ? »
- « Elle est forte celle là ! Comment veux tu que je cartographie ça et surtout que j’ouvre toutes ces putains de caisses et tonneaux. T’avais qu’à faire gaffe avant de jouer avec les allumettes ! »
- « Si t’avais voler les inventaires… »
- « Syl’ ? »
- « Hum ? »
- « Tais toi s’il te plaît, y’a deux gus qui ont l’air de venir voir par ici, avec des hallebardes… »
- « Ah… »
Les deux apprentis soldats n’ont jamais compris ce qui leur arrivaient… Heureusement qu’il avait des hallebardes, ça nous a aidé a cacher les corps sans trop d’efforts, il a suffit de faire levier avec leur broches à sangliers. La sortie du château fut facile, ils étaient trop occupés a essayer d’éteindre le feu. Nous regagnâmes rapidement Oren. La plupart des gens en ville avait le regard rivé sur l’imposante colonne de fumée qui s’élevait dans l’air froid de la nuit. Du plus bel effet…
- « Encore deux comme ça et on rase le château ! »
- « Ca va… Je le saurai… »
- « Je constatais juste »
- « Lieutenant, boucles la ! »
- « Pitié ne m’incendie pas chef ! »
Il eut un sourire mauvais
- « Puisque tu m’as l’air lancée, va donc faire un rapport détaillé de la situation à la deuxième équipe… »
Je commençais a tourner les talons quand la deuxième vague d’ordres me parvint.
- « Ah et aussi, je veux la situation d’Oren et les répercussions de nos actions, deux par jours. En plus de ton boulot bien évidemment… »

Tsss quel cruel manque d’humour…
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Lilea
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MessageSujet: Re: Le début de la fin   Le début de la fin Icon_minitimeDim 8 Fév - 20:11

La situation était calme à Oren. On attendait et surtout on se demandait comment tout ce foutoir allait se terminer. Les quartiers Sud étaient encore aux mains des loyalistes. Les autres parties de la ville étaient fermement tenues et défendues par des partisans d’un rattachement d’Oren à l’Ombre. D’ailleurs ils s’échinaient à pourrir la vie de ceux qui avaient fait le mauvais choix avec une créativité et un enthousiasme sans bornes, des archers postés sur les toits tiraillaient sur les quartiers Sud de façon épisodique, sans grands résultats mit à part le fait qu’ils brisent petit à petit les nerfs des derniers loyalistes.
Les deux camps attendent… Quoi ou qui ? Pourquoi gâcherai-je l’intrigue ?

Tard dans la soirée d’un jour comme les autres désormais à Oren, un petit groupe se matérialisa devant la passeuse.
-« C’est sa dernière destination. »
-« Autant aller à la taverne, on aura plus d ‘informations… »
-« Tu crois ? »
-« Bien sur. Varja me doit deux vies pour le moment. »
Le trajet jusqu’à la taverne fut court, la foule cédait le passage aux trois personnes. L’ombre Sanglante était connue dans cette partie là de la ville.

La taverne était en fait une longue salle enfumée, mais propre, au comptoir tronnait Varja, l’un des chefs de Clan d’Oren qui contrôlait la Porte des Décombres, la porte Ouest pour ceux qui ont jamais mit les pieds à Oren. Varja avait pris fait et cause pour nous durant l’épisode qui avait précédé l’état actuel des choses, je l’avais protégé pour garder un appui solide en ville. Bien m’en avais pris car désormais il contrôlais un secteur clé de la ville, et surtout il m’était redevable.
-« Salutations Varja. »
Il hocha la tête dans ma direction
-« Lilea… C’est qui les autres ? »
-« Le capitaine de l’Ombre, et Zodiarch, un membre de l’Ombre. »
Il hocha à nouveau la tête pour montrer que l’information avait atteint le cerveau.
-« Je suppose que t’es pas là pour discuter du temps qui passe. Tu veux quoi ? »
-« Des infos et suivant tes réponses un coup de main éventuel. »
-« Je t’écoute. »
-« Tu n’aurais pas vu passer Echo y’a une petite semaine ? »
-« Une sombre avec des grandes oreilles ? »
-« Oui et les yeux verts. »
-« Pas vu depuis 4 jours, partie dans les quartiers Sud. »
-« J’ai besoin de monde pour virer les sentinelles et faire diversion alors. »
-« Tu sais que ça risque d’être difficile, et qu’on peut difficilement se passer d’autant de gars ? »
-« Varja… Ne m’oblige pas à te rappeler à qui tu dois de ne pas bouffer les pissenlits par la racine… »
Il hocha la tête sans joie.
-« T’as raté ta vocation Lilea, t’aurais dû faire comme moi. »
Il se tourna vers le mur derrière le comptoir et gueula dans un tube
-« J’veux tout le monde sur le pont pour dégager les sentinelles des péquenots du Sud, et les occuper. Du boulot propre. Clar ? »
Je le remerciais d’un signe de tête avant de revenir vers Sylphide et Zodiarch.
-« C’est en route. »
Syl avait l’air de s’ennuyer avec toutes ces formalités, Zodiarch attendait le moment de déchaîner les feux de l’enfer sur quiconque nous barrerait la route. Je ressortis dehors suivie par Sylphide et Zodiarch. Marchant rapidement nous arrivâmes bientôt face aux barricades qui protégeaient le quartier Sud. Rien un silence total, bon au mauvais signe je ne savais trop. Sortant mes dagues je progressais lentement pour reconnaître le terrain. Les ombres étaient profondes, rien ne bougeait, et rien ne bougerait plus maintenant. Les sentinelles étaient mortes. Je fit signe que la voie était libre, et nous partîmes dans les ruelles tortueuses du quartier, évitant au maximum les rues principales, et surtout la place en plein milieu du quartier. Les loyalistes tenaient un pâté de maison encore à peu près debout qu’ils avaient fortifié avec acharnement, espérant tenir jusqu’à ce que leur « empereur » sorte de son repaire pour les secourir, et mater la révolte. Joli rêve… Surtout quand on connaît la durée de vie d’un courrier entre la porte Sud d’Oren et le château d’Oren. Progressant toujours dans les ruelles, la voie fut brusquement bloquée par un monceau de gravats.
-« Les salauds. Ils nous obligent à passer par la place. »
-« Tant pis pour l’approche discrète. »
Le groupe prit le chemin le plus direct pour arriver sur la place centrale du quartier Sud, face au repaire des loyalistes. Une patrouille brûla d’ailleurs de nous voir, au sens propre. Déterminés à en finir nous nous dirigeâmes vers les maisons. L’une des portes était gardée par un orc malodorant et apparemment stupide. Un fastidieux dialogue s’engagea pour faire comprendre au débile que nous voulions entrer et que sa présence ou non devant la porte n’y changerait rien. Personnellement ce genre de discussion de sourd m’énerve, je lançais un couteau sur l’orc pour abréger les mondanités. Pleine carotide… Le tas de muscle nous chargea avec le sang qui dégoulinait de sa blessure. Les flammes parlèrent à nouveau. Ai-je besoin de rajouter des détails ?

Nous entrâmes rapidement dans le bâtiment délabré. La salle qui s’ouvrait devant nous ne contenait qu’une table, une chaise et un bonhomme assit sur la seconde et les coudes sur la table, qu’il renversa dès qu’il nous vit, le fourbe. Il en profita même pour nous lancer des dards métalliques, mais les mages avaient des boucliers de pouvoirs, et moi j’étais vive. Les boules de feu fusèrent et réduire table et homme en petit tas de cendres fumantes.
-« Syl’ ? Ote-moi d’un doute. Je sers pratiquement à rien là, non ? »
-« Je partage ton point de vue Lieutenant. »
-« Merci Capitaine, ton tact m’impressionne… »
Deux clowns en rouges sortirent en hurlant de portes dérobées avec des dagues, manifestement décidés à nous avoir. Je me décalais sur le côté en tendant un pied avant de planter une dague dans le cœur du héros étalé par terre.
-« C’est pas poli d’interrompre une conversation d’adultes tu sais… »
Une vague bouffé de chaleur accompagnée d’un relent de viande carbonisé me renseigna sur le sort du deuxième gus.
-« Bref autant que j’aille voir ailleurs si je peux pas en finir avec ces loqueteux. Tu diras bonjour à Echo de ma part. »
Sylphide acquiesça.
-« Tu vas à droite, je vais à gauche. Zodiarch tu t’occupes du sauvetage d’Echo, on va faire d’une pierre deux coups. »
Zodiarch hocha la tête avant de lancer un nouveau sort dans les escaliers qui descendaient vers les caves. Des cris de douleurs retentirent suivis du son des boules de feu s’embrassant. J’étais déjà partie.

Oren possède un réseau d’égouts assez rudimentaire, pourtant n’importe quel génie qui arrive a établir une corrélation entre « archers ennemis sur les toits » et « égout sous terre » sera capable d’aller y aménager une planque tranquille et douillette… Reste a oublier l’odeur méphitique qui règne dans ces conduits grossiers et les rongeurs… Il ne restait plus qu’à s’y mettre. J’avais eu de la chance, j’avais trouvé les cuisine rapidement, et le cuistot n’était pas en vu. N’importe qui vous dira qu’il n’est jamais prudent de laisser des médicaments dans une cuisine, on ne sait trop comment la belladone finit toujours par se retrouver dans la soupe du soir. Bon appétit. J’explorais consciencieusement le labyrinthe des égouts et des caves qui formait le camp des loyalistes, je cherchais le chef de ce ramassis de pouilleux. Il devait bien se planquer car je ne le trouvais pas après plusieurs heures de recherches, avec ses hommes, mort après avoir manger la soupe. Au moins la mesure avait été efficace… Je ressortais rapidement des égouts en plein milieu de la place du quartier Sud. La chaleur d’un incendie m’accueillie. Sylphide me regardait sortir en souriant.
-« Je vois que tu as fait dans la dentelle. »
-« Vu l’état d’Echo je pouvais pas laisser passer… »
-« A ce point ? »
Il hocha la tête avec une mine sinistre.
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MessageSujet: Re: Le début de la fin   Le début de la fin Icon_minitimeDim 8 Fév - 20:11

Les cendres refroidissaient à peine à Oren, la vie reprenait doucement, la seule chose qui montrait le changement était le chapelet de pendus, face au château. Une idée des clans… Macabre mais sans ambiguïté… Comme quoi ils pouvaient déployer des trésors d’imaginations quand ils le voulaient. J’étais restée dans les parages d’Oren, j’essayais de mettre un blocage du château efficace en place. Les bois qui entouraient le château ma facilitaient la tâche, il était facile d’y cacher des archers. Mais par ce froid automne le plus dur avait été de convaincre les Clans de me céder des hommes. Enfin de m’en prêter des suffisamment bon pour que le périmètre ne ressemble pas à une passoire gobeline trouée.

C’est étrange capacité des gens à ne plus vouloir mettre la main à la poche dès que le danger recule de quelques mètres… Ils durent regretter de s’attirer mes foudres, je pense que mes gueulantes sont en bonne position pour rester dans le folklore local. J’eus aussi la chance de trouver des appuis dans la « population », certains avaient des comptes à régler avec le fou du château. Malgré tout plusieurs semaines furent nécessaires pour renforcer le blocus et surtout le rendre efficace. La guigne m’accompagnait. Un petit génie dans le tas de cailloux d’en face avait eu la lumineuse idée de ravitailler les réserves du château pendant notre attaque contre les quartiers Sud. Il avait aussi fait condamner toutes les voies d’infiltrations possibles vers le château. Il fallait donc repartir de zéro pour les faire plier. Les défunts chefs de clan du quartier Sud durent avoir les oreilles douloureuses en enfers en entendant mon opinion sur leurs bouffonneries ante-mortem.

Pendant ce temps dans le vaste monde l’Ombre faisait peu parler d’elle. Les sombres étaient tranquilles, tout comme l’Isternia, la seule chose de notable qui arriva fut le duel entre Valdus et Antérius pour solder certains comptes. J’eu l’impression qu’au contraire loin de régler les problèmes, ce duel en rajouta. Mais qu’importe, ce cirque n’était pas mon problème, j’avais déjà fort à faire avec le château. J’avais beau tout faire pour pourrir au maximum la vie de ces braves gens. Néanmoins il leur restait toujours une fâcheuse tendance à la riposte aveugle et désordonnée, que je me refusais à bloquer par peur des pertes chez mes gens. Pour ainsi dire le siège ressemblait plus a une série d’escarmouches qu’à un authentique siège avec échelles et béliers. Faut dire que je faisais avec ce qui me tombait sous la main. Les brigands avaient une certaine inclinaison à la lâcheté. Ils préféraient les coups sans risques. Pauvres petits, tu m’étonnes que la vie soit si dure avec eux s’ils attendaient que tout leur tombe directement dans le bec sans efforts.

Leur inculquer la saine vertu de la discipline avait aussi été un véritable poème, mais parfois ma patience m’impressionne agréablement, tout comme ma modestie. J’avais réussi à les dresser même si les exemples avaient été sévères et que certains s’en souviendrais toute leur vie. Mais au moins après deux mois de siège j’avais une troupe fiable et même luxe suprême quelques sergents compétents. Notre côté obstiné avait douché l’enthousiasme en face, pourtant leurs archers ripostaient toujours les nuits où nous décidions de leur mener la vie dure. Faut croire que les meilleurs survivent. Attaque après attaque leurs morts se faisaient moins nombreux. Quoi de plus frustrant qu’un ennemi qui trouve une parade à vos tours de cochon censé l’entendre pour son compte ?

J’avais fini par sortir d’Oren et de sa forêt pour aider Sylphide à mettre la main sur Valdus qui était toujours en discussions avec Antérius pour une sombre histoire de coucherie avec qui il ne fallait pas. Les mâles réfléchissent vraiment qu’avec leur sexe. Pitoyable. Pourtant Valdus devait les avoir en granite puisqu’il alla jusqu’à Gludio pour s’expliquer en face avec Antérius. Ou alors il devait en avoir marre de la vie. L’histoire m’indifférait profondément. J’avais juste été donner un coup de main a Sylphide pour entrer en ville. C’est fou comme certains laissés-passés sont attirés par mes poches. Valdus s’en était sorti sans dommages, comme quoi y aller au culot marche parfois.

-« Près à entrer dans la Famille Valdus ? »
-« Pas envie de retourner te planter sur les remparts de Dion ? »
Il eut un soupire méprisant à la mention de son ancienne ville.
-« Ca risque pas… La « princesse » m’a vacciné contre l’idée. »
Je hochais la tête à l’attention de Sylphide.
-« On te croit. Suis-moi ma commande doit être prête. »
Direction les forges de Giran. Sylphide avait fait faire une épaulière pour Valdus. La question rituelle tomba :
-« Près à entrer dans l’Ombre Sanglante ? A jurer allégeance à ta nouvelle famille ? »
-« Oui. »
-« Alors je te remet ton blason, porte-le avec fierté. »
Les nains ne s’étaient pas foutu de la gueule de Sylphide. La pièce d’armure avait été magnifiquement ouvragée.
-« Lieutenant tu pourras le mettre au courant de nos projets ? »
-« Hmm, sûr… »
L’idée ne me remplissait pas franchement de joie, j’avais déjà pas mal de boulot à m’appuyer mais après tout il fallait bien que quelqu’un s’y colle, et vu que le reste avait déserte pour s’éviter la corvée je me retrouvais à faire visiter Oren et ses environs a Valdus.

Pour marquer le coup Sylphide organisa une réunion du clan pour présenter Valdus et surtout pour revoir les plans d’attaques du château. Je me fendit donc de mon rapport complet de la situation, description exhaustive de l’intérieur du château, ainsi que le dispositif d’encerclement mit en place et la situation en ville. Je tenais mes débiteurs a l’œil, ne sait-on jamais, une idée qui ne crèverait pas de solitude dans le cerveau de certains n’était pas exclue.
Les ordres tombèrent, dresser les listes du nombre de personne que l’on pouvait lever et équiper pour mettre au pas le tas de caillasse pour moi, recrutement et entraînement de 10 mages et 10 guerriers pour Zodiarch et Shagrath et enfin l’approvisionnement en matériel pour Valdus. J’avais l’impression d’être le chef de banque a Giran a qui on venait demander un inventaire de tous les coffres. Emballée comme pas deux a l’idée d’un surplus de boulot chiant, je partis décharger une partie de ma rage sur mes subordonnés autour du château qui a leur tour déversèrent leur rage sur leurs hommes qui l’envoyèrent sur les gus du mauvais côté des créneaux. La théorie des dominos qui tombent…

J’avais profité du temps de rédaction des différentes listes pour rajouter une petite dose de malheurs sur nos ennemis. Aidée par Shagrath et Valdus nous avions escaladé les murailles une nuit sans lune et pluvieuse. Evitant les quelques sentinelles qui rodaient ici et là nous avions quadrillé le terrain pour trouver les puits et les points d’eau. Ca avait été le plus facile. Après il avait fallu se mettre au sale boulot, trouver une tente éloignée, en massacrer ses occupants avant de les plonger dans les puits sans bruits et de couper ou balancer dans l’eau toutes les cordes qui traînaient. On avait dû décrocher plus rapidement que prévu, certains avaient l’ouïe fine et il avait fallu zigzaguer entre les flèches pour retrouver le couvert de la forêt. La riposte de mes brigands m’avait fait plaisir, ils avaient trouvé l’idée des flèches enflammées tout seul comme des grands. Dommage qu’ils n’aient pas pensé à la pluie qui tombait… Peu après cet épisode peu ragoûtant les cadavres avaient été balancés des remparts a une cadence plus soutenue. Les maladies pardonnaient encore moins que les pointes d’acier trempées.

Une nouvelle réunion eut lieu à la taverne des « Quatre vents » sur le port de Giran, pour la première cargaison d’arme que Valdus réceptionnait.
-« Bien vos rapports de la situation, Valdus ? »
-« Les premières armes arrivent et elle sont même dans un bateau à l’ancrage dans le chenal du port. Certaines armes sont dans un état pitoyable, d’autres sont neuves, mais toutes sont de qualités militaires. »
-« Tu sais comment les rapatrier sur Oren ? »
-« Pas vraiment. »
J’intervins.
-« Je peux essayer de voir avec les contrebandiers pour qu’ils nous fournissent une assistance technique. Ils prélèveront une commission mais ça restera raisonnable, et leurs réseaux sont bien rodés. »
-« Ca me semble correct. Règles les détails Lilea. »
Logique, mais il allait falloir que j’apprenne à fermer ma grande gueule.
-« Zodiarch des avancés ? »
-« J’ai trouvé des gens mais pas assez, ça va me demander du temps. »
-« Shagrath ? »
-« Je m’en suis pas encore occupé, j’aidais Lilea pour le blocus du château. »
-« Hmm, occupes-t’en s’il te plait. A toi Lieutenant. »
J’essayais de faire dans la claire concision.
-« Le château est fermement encerclé. On les maintiens sur les nerfs mais ils ont encore tendance à riposter. En ville tout est calme. Ceux qui font cause commune avec nous depuis le début me soutiennent toujours. Certains restent tièdes. Je les gardes tous à l’œil, on ne sait jamais. Sinon j’ai commencé ta liste mais ça va prendre du temps. »
-« Bien continuez tous, je les veux sur les nerfs au niveau du château, et je veux des troupes solides pour prendre le château. »
La réunion était finie. Chacun reparti vers ses différentes tâches. Avant de retourner à Oren je fit un détour par le quartier général des contrebandiers sur le port. C’était un bâtiment comme les autres de loin, même si je savais que sa cave aurait fortement intéressé les percepteurs du Port, tout comme la cave de la taverne de l’Ombre.
-« Tiens donc Lilea. Que me vaux le plaisir de ta visite ? »
Julius Demetius était un homme qui avait élevé la politesse au rang d’art, au même titre que l’origami et le contournement des douanes et autres empêcheurs de gagner de l’argent.
-« Venndi’ Julius, j’ai une proposition commerciale pour toi et ta guilde. »
-« Nous associé à vous ? Mauvais pour notre image, qu’aurions-nous à y gagner ? »
-« Des protecteurs puissants et une zone franche à Oren. »
-« Intéressant mais hélas tout ceci n’est pas du goût de tout le mode. Nous avons déjà des contrats préexistants. Relativement juteux, ai-je besoin de te le préciser ? »
-« Ca les remettrai tous en cause ? »
J’enchaînais sans lui laisser le temps d’objecter :
-« Je ne pense pas. De plus nous allons avoir besoin prochainement de fournitures et de matériaux pour reconstruire la ville et le château. L’Ombre paye bien et une protection ne se refuse pas en ces temps troublés… »
Il saisit les sous-entendus et bon perdant, il ne renâcla pas trop.
-« Bien je vois ce que vous voulez dire. Mais je ne suis pas le seul maître de la Guilde. Attendez donc que je les consultes. Je vous ferrais sous peu parvenir une réponse. »
-« Vous pourrez la remettre au tavernier des quartes vents ? Il saura ou me la faire suivre. »

L’entrevue était finie, je remontais sur Oren prête à parer aux imprévu qui avaient dû arriver pendant mon absence. Tout avait été calme. La réponse des contrebandiers ne tarda pas à me parvenir, ils n’avaient heureusement pas voulu lancer de bras de fer avec nous. Nous mettions donc la main sur leurs vastes réseaux de transports et une partie de leurs confortables revenus. Quant à eux ils avaient une base de stockage sûre pour leurs marchandises et un monopôle commercial sur la ville, a condition qu’il n’en abusent pas trop.

Le temps s’écoulait toujours. Puis le changement vint du château. Il faut croire que leur « empereur » à demi-fou avait pris une décision pour une fois. Il fit donner la charge… Toutes ses troupes s’alignèrent en ordre de bataille avant de charger les bois à grands cris. Les archers de l’Ombre en fauchèrent quelques-uns sans réussir à arrêter la charge impérieuse des suppôts de l’Empereur. Ca sentais méchamment le roussi.
-« Laissez tomber on décroche. »
-« Et le matériel ? »
-« Tu l’embarque si tu veux mais je te conseil de pas trop te charger pour la course qui nous attend. »
On avait joué à cache-cache un moment avec les soldats d’en face, mais cette fois ci c’était du sérieux, ils nous suivraient jusqu’à la mer si besoin. J’improvisais rapidement :
-« Bon changement de stratégie, regroupement de tout le monde derrière la rivière. On les arrête obligatoirement ! »
Ca allait être un rien tendu mais baste je n’avait guère le choix. Nous réussîmes quand même à les arrêter. Les forces de l’Ombre eurent du mal, mais mes guerriers de fortune réussirent à tenir le choc. Il faut dire qu’en face les privations du long siège commençaient à se faire lourdement sentir. Ils n’étaient plus aussi mordant qu’il y a quelques mois. Les deux troupes rompirent le combat d’un commun accord, personne n’avait trop le cœur à un carnage. J’envoyais mes blessés directement à Oren avec les nouvelles. Je passais le reste de la nuit à faire reformer le périmètre défensif autour du château. Ils commençaient vraiment à me taper sur les nerfs les gus la-dedans. Le temps semblait s’être figé autour du château, chaque camps essayant vainement de prendre le dessus sur l’autre, lui pourrissant la vie au maximum. Tous attendaient, nous qu’il finissent par crever de faim, eux que nous foutions le camp par magie. De grands optimistes. J’avais poussé mes gaziers à réinventer la catapulte avec une corde et un arbre. Certes ça manquait de précision mais les cadavres d’hommes lézard volaient bien et ça devait faire mal à l’autre bout de la parabole. Vous ai-je déjà dit que je faisais feu de tout bois ?

Sylphide s’impatientait mais la formation de nos auxiliaires prenait du temps et les armes de Valdus n’arrivaient pas assez vite à mon goût. Pourtant le clan recrutait, Eloyka et Olymos, 2 guerriers, avaient rejoint nos rangs, pour le meilleurs de la cas de Sylphide et l’Eloyka et pour le pire dans le cas d’Olymos qui prenait son pied à emmerder son monde au maximum et Valdus en particulier. Toutes les idées pour abréger le siège avaient été évoquées ; empoisonner l’eau, bouter le feu au tas de pierre, leur envoyer leurs belles-mères, prier pour que la stupidité soit mortelle avant d’être rejetées. Rien n’y fit. Nos reconnaissances sur le terrain étaient de moins en moins discrètes, les informations qui en découlaient, elles s’amélioraient. Ici on pouvait faire s’écrouler le mur, là bas on aurait davantage de chances de passer par un assaut frontal, la maçonnerie étant pourrie l’ensemble du rempart faisait une surface d’escalade facile.

Pour résumer nous avions plein d ‘idées, pas mal de moyen, mais pas encore de plan. Pourtant l’échiquier est en place, les pièces placées, il ne manque pas grand chose pour que l’Ombre se jète sur les murs du château d’Oren. J’essaye de ne pas oublier que le plus dur sera après avoir emporté cette malheureuse ruine, il nous faudra encore de longs mois pour rebâtir Oren et son château et surtout le rendre viable.

Perdue dans les souvenirs lointains d’autres murailles et d’amis morts depuis longtemps je m’éloignais pensivement pour retourner au pied de la colline sur laquelle se dressait le château, la nuit promettait d’être longue.
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