une ombre parmi les sombres...

Doucement, en silence et avec précaution j’avance. Je me faufile, progresse, chemine…. Doucement…C’est si long… je perds toute notion du temps… le jour et la nuit se confondent, les jours de la semaine passent, troublant par leur ressemblance tandis que petit à petit le noir se fait autour de moi. Parfois je me dis que c‘est la fin… qu’enfin je vais en finir avec tout ceci…. Et pourtant, plus je me dis cela et plus les jours s’allongent…. Alors à chaque nouvelle nuit je recommence, traquant, manipulant… tuant. Je ne sais plus pourquoi, je ne sais plus comment, la seule conviction qu’il me reste c’est de le faire, rien de plus. Je ne saurai plus vivre sans ce sang, sans cette folie, sans cette chasse permanente, course folle contre l’infini… il m’arrive parfois de me demander qu’aurait été ma vie sans tout ceci, sans ce destin qui me poursuit avec force et vigueur… je ne sais répondre à ceci mais une chose est certaine, elle aurait été bien différente… plus heureuse? Peut être…


Tout commence il y a maintenant 182 ans. A cette époque, dans une petite maison non loin de nossta vivait un couple de sombres. Respectés par les habitants de la ville ils avaient cependant choisi de vivre en hauteur, à l’écart. L’homme, grand et très fin se mouvait avec une discrétion incroyable, semblant ne pas toucher terre. Ses long cheveux blanc cascadaient sur ses épaules cachant de la sorte son œil blessé. Sa femme, de plus petite taille était, selon les critères elfiques, magnifique. De grands yeux couleurs de jade étaient encadré par ses longs cheveux d’ébène. Aux yeux de tous ils étaient parfait si ce n’est sur un point: après plus de 80 ans de vie commune ils n’avaient toujours pas d’enfants! Jusqu’au jour ou, alors que plus personne ne s’y attendait, le ventre d’Elerinna s’arrondit doucement. Plusieurs mois plus tard, naquit une jeune sombre qu’ils nommèrent Chhaya. Pour les villageois c’était là une grande nouvelle qui fut fêtée comme il se doit.
C’est dans ce contexte que naquit la jeune Chhaya. Dans un cadre presque paradisiaque, entourée de parents aimants et attentifs. Du moins en apparence… car un fléau guettait la petite, un fléau qui, à la manière d’une veuve noir, tissait doucement les premiers fils de sa destinée…

-Je t’ai dis que cela suffisait jeune fille! La magie n’est pas la seule matière digne d’attirer ton attention! Tu te dois d’être polyvalente et ceci est un ordre! Chhaya? Réponds moi au moins!

Folle de rage, le front plissé de colère, c’est ainsi qu’Elerinna s’adressait pour la énième fois à sa fille tandis que cette dernière, perchée dans un arbre, un livre sur la magie à la main, ne prêtait qu’une oreille bien peu attentive aux propos de sa mère… Depuis toute petite Chhaya ne semblait en effet supporter les ordres, n’ayant pour la hiérarchie qu’un respect très partiel.
Cependant, si la jeune sombre n’était pas un model d’obéissance, elle se révéla être une élève studieuse et très douée. Encore une fois, cela dépendait toutefois du domaine étudié. Si la magie savait capter toute son attention, il n’en allait pas de même concernant les arts de la guerre ou encore de la guérison. Pourquoi apprendre tant de chose alors que se spécialiser dans un domaine était suffisant? Dans la société chacun avait sa place, une place précise… et pourtant, malgré tout ses arguments, ses parents semblaient bels et bien déterminés à lui apprendre une multitude d’arts et de compétence diverses. Elle avait beau les questionner encore et encore sur les motifs les poussant à faire ces choix, elle se heurtait chaque fois à un silence prononcé. Cette ignorance dont elle se sentait victime la poussait régulièrement à bout, la faisant entrer dans des états de colère folle. Pourquoi n’aurait elle pas le droit à des réponses? Était elle insignifiante au point que l’on ne daigne lui expliquer les ordres donnés? Ses parents étaient les seuls maitres de sa vie, ne lui laissant que bien trop peu de liberté quant aux décisions concernant son avenir… alors, lorsque la pression exercée se faisait trop forte, elle s’échappait. Il y avait, non loin de leur maison un autre groupe formé de quelques couples ainsi que de leur descendants. Parmi eux se trouvait un jeune sombre répondant au nom de Thalion. Grand et de corpulence moyenne, il portait ses cheveux courts en bataille certaines de ses mèches rebelles lui tombant souvent devant les yeux. Ses yeux d’un superbe bleu-gris savaient figer d‘un seul regard. Il était le seul ami de Chhaya. De 7 ans son ainé il l’avait toujours épaulée et comprise. Sauf peut être sur un point: elle devrait, selon lui, accepter les ordres de ses parents concernant son éducation… mais, se sachant en désaccord à ce sujet, ils avaient passés l’accord tacite de ne pas en parler, évitant ainsi toute querelle. Et lorsqu’elle s’enfuyait il était bien souvent de la partie. Ils savaient le sens de partage et de complicité…


Alors que, tranquillement installée dans son arbre favori, Chhaya lisait un ouvrage sombre, son père vint la trouver lui demandant de descendre de ce dernier. Le ton grave et empli de sérieux, il l’observait avec intensité. Comprenant immédiatement qu’il lui fallait mieux obéir à cet ordre, la jeune sombre descendit avec vélocité de son refuge observant son père d’un œil inquisiteur. Après s’être éclaircie la voix ce dernier consenti enfin à parler.

- ma fille, comme tu le sais tu fêtera bientôt ton entrée en ta 25 éme année. Comme chacun de tes anniversaire il s’agit là d’un moment important à nos yeux. Cependant, celui qui vient sera avant tout important pour toi. Nous avons décidé, ta mère, quelques amis et moi-même de répondre à tes questions. Nous te retrouverons demain soir en tenue appropriée dans notre salon.

C’est les yeux écarquillés que la jeune femme l’écoutait ne sachant si elle devait croire ses paroles ou non. Elle allait lui demander des précisions mais il avait déjà disparu ne lui en laissant pas le loisir. Cette nuit fut l’une des plus longue de sa courte vie! Ne pouvant se résoudre à trouver le sommeil elle marcha longtemps, errant dans les bois en silence, la nuit se faisant sa complice. Cette démarche qui se voulait apaisante n’avait cependant qu’un effet contraire, la stressant encore plus. Elle se torturait l’esprit, cherchant en vain à deviner qui étaient ces fameux amis mais surtout qu’aller t’on lui révéler… En désespoir de cause elle se rendit discrètement chez thalion, le réveillant doucement avant de l’inviter à la suivre au dehors. Ce dernier ne paru pas plus surpris que cela, habitué à être ainsi levé de force sur la volonté simple de Chhaya! Il la suivit sans un bruit avant de lui demander ce qui se passait.

-écoute tu sais que demain se sera mon anniversaire? -ce dernier hocha lentement la tète se rappelant parfaitement de cette date- bien. Mon père est venu me trouver aujourd’hui afin de me dire que demain soir il répondrait à toutes mes questions. Il m’a dit qu’il y aurait également ma mère mais aussi certains de ses amis… Je me demande à quoi m’attendre et n’arrive à trouver le sommeil…

-hum… J’avoue que c’est bizarre… mais c’est plutôt une bonne chose non? Je penses que tu devrai te réjouir de cette aubaine qui t’est faite! Ne t’épuise pas à vouloir tout savoir et tout contrôler, tu sais que tu ne le pourra pas toujours.

La fixant de son regard de glace, il lui sourit doucement avant de la prendre dans ses bras lui murmurant à l’oreille

-aller viens, je vais rester avec toi d’accord? Mais en échange tu me promets de t’endormir! Tu en aura besoin demain…

Le sourire de son ami ayant suffit à lui faire oublier tout ses doutes, elle se laissa faire, se blottissant dans ses bras avant de sombrer doucement dans les ténèbres du sommeil.
Le lendemain matin elle s’éveilla dans son lit, bien au chaud sous les couvertures. Comment avait il put la porter là sans la réveiller? Mystère… Mais la raison de son escapade nocturne lui revenant immédiatement à l’esprit, elle repartie de plus belle dans ses spéculations.
La journée passa très lentement mais finit tout de même par disparaitre laissant progressivement place a la nuit. Chhaya se préparait avec soin, mettant ses plus beaux habits, se coiffant avec gout. Lorsque sa mère finit par venir la chercher, c’est avec une grande angoisse mais aussi une immense impatience qu’elle la suivit. Arrivée dans la grande salle, elle observa chaque détail avec attention. Autour d’une table ronde en bois se trouvaient son père bien sur, mais aussi l’un des couple vivant non loin d’eux ainsi qu’un sombre qu’elle ne connaissait que de vue avant de finir par les parents de Thalion accompagnés… de ce dernier. Un hoquet de surprise lui échappant elle n’eu soudain plus qu’une envi en tète: fuir. Comment avait il pu lui cacher ça? Comment avait il pu la laisser dans le doute alors qu’il savait? La voix de son père la sortit malgré elle de ses pensées lui faisant reprendre contrôle sur elle-même.

-Chhaya, ma fille, assieds toi, et garde toi bien de juger ce que tu ne comprends encore pas.

Elle hochât vivement la tête s’installant dans le plus grand silence avant de se concentrer, parfaitement immobile.
Apres avoir regardé un à un les sombres présents ce soir là, sa mère y comprise, il déclara alors d’un ton solennel et empli d’une autorité qu’elle ne lui connaissait pas:

-bien. Je déclare le conseil de ce soir ouvert. Le but de ce dernier est d’expliquer à ma fille ici présente qui nous sommes ainsi qu’apporter enfin réponse à ses questions. -après avoir marqué un temps d’arrêt il reprit se tournant vers Chhaya- bien. Depuis plusieurs années maintenant tu ne cesses de te demander pourquoi il te faut apprendre plusieurs matières la fois, pourquoi la magie ne te suffira pas ou encore pourquoi nous sommes aussi stricts concernant ton avenir. Nous -ils désigna de la têtes les sombres attablés- faisons parti d’une guilde dont je suis le créateur et dirigeant. Nous sommes des ombres, assassins secrets travaillant sur contrat. Nous servons notre mère bien aimée, Shilen, en détruisant toute la vermine qui peut potentiellement posé problème. Respect, vivacité, savoir sont nos armes et seront les tiennes. Plus notre connaissance est vaste plus nous sommes en sécurité, pouvant de la sorte faire face quelque soit le type de menace. Toi qui est ma fille, l’enfant que j’ai attendu pendant si longtemps tu es amenée à suivre notre voie puis, si tu te révèle digne de cela, à prendre ma place à la tête de la guilde. Ton prénom signifie ’ombre’ dans notre langage codé tu comprends désormais mieux la signification de ce dernier j’espère. Sept de nos membres sont absents ce soir mais tu aura bien assez vite l’occasion de les rencontrer. Bien. As tu tout compris? as-tu des questions?

Complètement sonnée, Chhaya venait de voir son monde s’effondrer, ne comprenant plus… Elle se sentait trahie et c’est dans cet état de brume épaisse qu’elle se fit ordonné membre officiel de la guilde des « fils de l’obscurité » comme l’avait nommée son père.


Trois jours passèrent. Trois jours durant lesquels elle resta prostré chez elle refusant toute visite, ne s’alimentant plus. Lorsque son ami de toujours vint toquer à sa porte il n’eut pour réponse qu’un lourd silence. A la fin de ces trois jours elle se rendit dans le bureau de son père afin de lui annoncer qu’elle refusait le rôle qu’on lui avait donné. Le visage furieux de son père fut la dernière image qu’il lui fut donner de voir.

-non pas comme ça! Recommence! Mais bon sent tu le fais exprès? C’est ça hein? Tu veux me rendre furieux? Très bien…

Le coup de fouet raisonna entre les murs de la salle d’entrainement mais aucun cri ne s’ensuivi, rien qu’un silence pesant et le bruit d’arme que l’on manie de nouveau, puis devant l’échec apparent de cette nouvelle tentative le bruit claquant du fouet sur la peau retenti de nouveau. Il en fallut 20 avant que la séance ne se finisse, la dos de la combattante maculé de sang. Cependant, pas une seule fois on avait pu entendre autre chose que le bruit des lames et du fouet, pas une fois une gémissement n’avait échappé à la guerrière.

-aller va donc te reposer, et profites en bien… demain se sera pire… ma fille!

Une fois dans sa chambre la jeune sombre se prit à écrire quelques mots sur un journal, la seule façon qu‘elle avait trouvé pour rester en vie et l‘esprit clair:

Encore une journée… une de plus… combien se sont écoulées depuis ce jour fatidique? Bien trop pour que j’ai la force de les compter… Je n’ai même plus la force de me rebeller… Alors j’exécute, mais mal, volontairement… C’est là la seule chose qu’il me reste à faire pour les mettre en difficulté… Je ne cri toujours pas sous la torture, le fouet, poisons et autres drogues sont devenus mon quotidien désormais… Mais je ne cri pas, jamais… ça leur ferai trop plaisir! Ça LUI ferai trop plaisir… Je ne pleure plus non plus, je n’en suis plus capable… Je me contente de rester en vie… Car un jour je prendrai ma revanche je le sais… un jour… si je m’en sors… Déjà trois ans que je suis enfermée ici… Trois ans que chacune de mes journées n’est que torture et douleur… mais ma foi en Shilen reste inébranlable et je sais qu’elle me sortira de tout cela… Il faut juste qu’elle fasse vite… très vite…

Le lendemain, alors qu’elle se trainait en direction de la salle de vie, une ombre fit son apparition passant prêt d’elle tel un coup de vent, la frôlant à peine. Elle aurait pu croire à une simple bourrasque de vent si une voix ne s’était pas fait entendre lors du passage de l’ombre. Une voix qu’elle aurait reconnue entre toutes, une voix qui lui chuchota:
fais des efforts aujourd hui, donne le meilleur de toi-même et dis que tu as compris la leçon… je t’en supplie fais le et demain je te sortirai de là… J’ai tout prévu… Fais moi confiance… comme avant…

Sonnée mais désespérée, Chhaya décida alors de suivre les conseils de celui qui fut son ami. Apres tout pourquoi ne pas tenter l’expérience… au point ou elle en était…cela ne pourrait pas être pire…
Lorsqu’elle annonça à son père qu’elle avait compris la leçon et que désormais elle acceptait de faire partie des siens, ce dernier la félicita et lui soumit quelques exercices auquel elle se prêta malgré elle. Persuadé du changement de sa fille il lui accorda alors une nuit de repos total, nuit durant laquelle elle aurait le droit de revoir la foret ainsi que de s’y promener.

Bien décidée à passer la nuit en foret, elle passa de longues heures à l’arpenter ne pouvant cependant s’empêcher de penser à cette voix… avait elle vraiment eu raison de lui faire confiance? Elle savait que désormais elle ne pourrait plus revenir en arrière… alors elle espérait, se confondant dans la nature environnante. C’est sur ces pensées qu’un toussotement la fit sursauté….

Il était là, droit, l’observant de ses grands yeux de glace, ses cheveux ondulant doucement sous la brise, comme avant… et pourtant, ce n’était plus le même… Là, au fin fond de ce regard impassible brillait une larme, symbole d’une tristesse trop longtemps dissimulée. Ils restèrent longtemps ainsi, se dévisageant, incapables de prononcer le moindre mots, d’émettre le moindre son. Trop de sentiments s’affrontaient en eux, trop de différence, de contrastes les séparaient désormais… La trahison avait creusée un fossé entre eux, fossé que ces trois longues années avaient comblé par les doutes, la souffrance, l’incompréhension…
Il s’avançât alors vers elle, doucement, avec précaution, comme s’il avait peur de la faire fuir… Lorsqu’il fut assez prêt pour la toucher s’il le souhaitait il lui parlât avec calme, pesant chacun de ses mot avec soin et employant le langage sombre.

- tu m’a manqué… -voyant qu’elle aller intervenir il la coupa avec douceur mais fermeté- non! Ne dis rien… écoutes moi attentivement et après tu sera libre de ne plus jamais m’adresser la parole si c‘est ce que tu souhaite. Tout d’abord j’ai trouvé comment te faire sortir de là… il m’ a fallu trois longues années pour y parvenir mais aujourd’hui sera ton dernier jour en tant que captive. Nous devons faire vite d’accord? Ensuite lorsque tout sera fini nous parlerons. Mais je t’en pries pour le moment écoutes moi et suis moi…

Les yeux légèrement écarquillés par l’émotion Chhaya se contenta d’hocher lentement la tête bien incapable de faire autrement. Après un léger sourire il reprit:

- bien… accroche toi solidement à moi et ne me lâche en aucun cas.

Une fois l’ordre exécuté il sortit un parchemin de sa poche et le fit craquer. Tout devint alors flou autour d’eux, la foret disparaissant au profit d’une vaste clairière parsemée de quelque arbres. Ne parvenant à réaliser se qu’il se passait, la jeune sombre commença à paniquer, tremblant de tout son corps, ses jambes se dérobant sous elle. Il la soutint avec force, son bras autour de sa taille tandis que son regard la couvait aves tendresse et inquiétude.

- il va falloir courir… il nous faut nous éloigner au plus vite… Je t’aiderai ne crains rien…

Une longue et épuisante course commença alors,. Aucune pause ne fut tolérée, aucun moment de répit. Il fallait fuir… loin… très loin. Forte de cette idée Chhaya fit de son mieux, fermant son esprit aux protestations de son corps meurtri, se contentant d’avancer encore et encore… Courir à en perdre la notion du temps, lorsque tout devient trouble et que nos jambes avancent avec l’énergie du désespoir. Courir pour être enfin libre… Oui mais à quel prix? Que devrait elle payer pour cette évasion? Elle préférait ne pas y songer se concentrant sur son seul objectif: avancer… Et lorsque ses jambes refusèrent de continuer c’est sur le dos du sombre que la course se poursuivit. Plus vif que le vent se dernier semblait transporté par une force mystérieuse. Lorsqu’enfin il décida de faire une halte ils se trouvaient au sommet d’une haute colline. Les prémices de l’aurore nimbés la vallée en contrebats d’un fin voile de brume tandis que les premiers rayons du soleil auréolaient les arbres d’une douce lueur orangée. Face à ce spectacle Chhaya se redressa lentement, redécouvrant alors une nature qu’elle avait oubliée, une nature sauvage est belle. Elle repoussa le bras qui la soutenait avant de s’avancer lentement en direction du bord de la falaise. Là, elle se tint longtemps retrouvant progressivement l’envi de vivre, sentant la liberté couler de nouveau dans ses veines. Elle respirât avidement cet air si pur, ses yeux détaillant chaque recoins du paysage. Lorsqu’enfin elle se tourna vers son ami elle n’était plus la même. Ses yeux brillaient d’une nouvelle force et lorsqu’enfin elle lui adressa la parole, elle le fit d’une voix ferme.

-bien. J’exige des explications… Tu savais tout depuis le début… tout! Tu les a laissé faire… Tu m’as laisser là bas… tu savais ce qu’il se passait et pourtant tu as continué à travailler pour eux, devenant chaque jours plus fort. Et bien avant cela, tu savais ce qui m’attendais… me connaissais tu si mal mon ami pour croire que je vous suivrai? Thalion… pourquoi?

Après un long silence le sombre s’avança lentement vers elle, le visage déformé par la douleur. Il hochât lentement la tête puis, son regard se fixant sur un point lointain il répondit, murmurant presque

-Lorsque je suis entré chez les ombres et que je suis devenu un fils du vent je me suis senti empli d’une immense fierté… J’étais quelqu’un, j’allais désormais pouvoir pratiquer un art et le pratiquer à fond. J’allais être libre, devenant plus vif qu‘un serpent, plus discret qu’un lynx et plus terrible que l’aigle lui-même. A cette époque j’étais persuadé que lorsque le conseil t’apprendrait sa mission tu réagirais come moi…et pourtant tout au fond de moi j’avais la certitude que ça ne serait pas le cas… Mais j’ai fais taire cette idée, préférant me convaincre que tu me suivrai comme je le souhaitais… Déjà à cette époque je ne pouvais supporter l’idée que tu puisses t’éloigner de moi… que l’on soit séparer… Mais rien n’a tourné comme prévu… tu as dis non, et tu as souffert… Je… je savais ce qui se passait… Je le savais et pourtant je ne pouvais rien faire… J’étais impuissant face à ton père… alors je me suis mis en tête de tout faire pour te sauver… Le parchemin que nous avons utilisés n’est pas un simple parchemin permettant de s’échapper, j’ai du le configurer en fonction des sécurités installées par ton père… certains mages travaillent désormais nuit et jour pour lui… Mais j’ai fini par réussir… Trop tard j’en ai bien conscience…. Bien trop tard… mais tu es libre… Je… Jamais je ne pourrai me pardonner ce qui t’es arrivé… jamais… je suis tellement désolé!

S’effondrant à genoux il se laissât aller, relâchant cette pression qui l’avait étouffé pendant ces trois longues années…

-relève toi!

L’ordre avait claqué bref et empli d’une autorité nouvelle. Il s’exécuta lentement, n’osant croiser le regard de la sombre, ce à quoi elle le contraint cependant.

-je te remercie pour cette explication... nous en reparlerons plus tard...

La jeune sombre épuisée se coucha à même le sol et s'endormi paisiblement, libérée d'un poid immense