Nom du personnage :Nyna Maria Durgrimst
Son age : 127
Sa race : Naine
Sexe : Féminin
Rang : Apprenti forgeronne
Son objectif/Ambition : Devenir une grande forgeronne et commerçante, afin de rendre fiers ses parents partis rejoindre Maphr.
Alignement : Neutre
Caste : caste des Béliers
Symbole : Appose sur ses creations un N et un D calligraphiés.
Background :
La blanche neige couvre les montagnes d'un épais manteau, qui, sous les pas, crisse avec bruit. Entre les hauts sapins, le silence est presque complet. Presque... Un nain marche lourdement, portant contre sa poitrine un gros paquet. Ses grandes mains portent avec précaution une jeune naine, enveloppée de couvertures. Il semble tout faire pour ne point être trop bruyant. Cela n'a rien de la petite promenade d'un chasseur en quête de nouveaux défis. Certes non... Le nain jette des regards inquiets derrière lui et presse le pas. La montagne se dresse devant lui, infranchissable. Pourtant il ne cesse d'avancer avec vivacité et bientôt disparaît dans le flanc neigeux de la montagne.
D'un pas plus calme, il entre dans la caverne fermée par un lourd mécanisme de pierre. La chaleur d'un feu rougeoyant brille dans un coin et colore la pièce d'un bel écarlate. Précautionneusement, le nain, du nom de Yan, se dirige vers un matelas de plume posé près de l'âtre et y pose la jeune naine, qui remue légèrement. Apparaissent sous la couverture qui couvrait son visage, deux couettes rousses, un petit nez retroussé, de grands yeux mordorés noyés de larmes. Décontenancé, Yan contemple l'enfant. Cette enfant semble si jeune et terrorisée. Il marche de long en large dans la grotte. Ces reniflements lui mettent les nerfs à vifs. Il n'a jamais eu d'enfant, lui. Lui le solitaire, lui le chasseur, lui le sauvage, réfugié dans son repaire montagnard depuis des décennies... Lui que tout le monde a oublié.
Alors qu'il chassait en des terres éloignées des siennes, une fumée noirâtre inhabituelle a attiré son attention. S'approchant, il a trouvé les ruines fumantes d'un village nain. Le sol était jonché de cadavres, cloués là par des flèches, abattus de coups de poignards. Des guerriers Ol Mahum, attirés en ces terres par l'appât de l'or, avait assailli la petite communauté naine. A l'écart des plus gros bourgs, elle n'avait pu ni se défendre ni appeler à l'aide. Les terres n'étaient plus sûres... Il fallait redoubler d'attention et se méfier de tout. Lui-même avait bien failli se faire prendre à un des pièges de ces coyotes bipèdes... Maudites bestioles. Là, contre le sein d'une naine défunte, il avait trouvé une enfant. Hésitant, quand il vit que la petite était encore en vie, il finit par la prendre avec lui. Il s'apprêtait à chercher des survivants qui pourraient s'en occuper, quand une flèche avait fusé près de lui. Un guerrier Ol Mahum, au milieu des ruines, le mettait en joue. Un pillard resté sur les lieux en quête de métaux précieux sans doute. Le nain partit à toute jambes. L'archer les suivit, mais Yan connaissait la forêt et finit par le semer sans peine, malgré le poids de la petite.
Qu'allait-il faire de cette petite... La prenant contre lui, il tenta de la faire boire un peu de lait de chèvre. Elle le regardait de ses grands yeux, muette, puis se sentant en sécurité,l'enfant finit par fermer ses paupières. A son cou, un petit médaillon en mithril portait son nom gravé et entouré d'arabesques : Nyna Marya. En petits caractères, il reconnût les initiales de la famille Durgrimst, une des dernières familles de forgerons de la région. Mais Ultrub et Jarnia Durgrimst n’étaient pas n’importe qui. Yan connaissait leur histoire. Jarnia était la fille d’un grand forgeron, le dernier descendant d'un des créateurs du célèbre clan de l’Enclume Noire. Cet homme avait transmis à son gendre son savoir, pour que ne soit jamais perdu la mémoire de l’œuvre de cette guilde qui avait tant fait dans l’histoire. Ultrub espérait avoir un fils, pour pouvoir transmettre son héritage. Mais il n’eût qu’une fille. Cette enfant... Il devait s'en occuper, il avait connu ses parents autrefois. Pour eux, pour les nains, il espérait qu'Ultrub avait eu le temps de transmettre son savoir à la jeune naine. Elle n'avait plus personne maintenant que ses parents étaient morts et il refusait de se rendre à la ville avec une enfant. On croirait encore des choses...
Le lendemain matin, la petite avait retrouvé la parole. Rassérenée par un petit déjeuner, elle lui raconta ses parents, ses jeux, son apprentissage de forgeronne. L'attaque des Ol Mahum semblait avoir disparue de son esprit. Mais elle ne demanda pas ses parents et trouva en Yan un second père. Yan lui apprit à devenir raisonnable, à dire des choses raisonnables, parce qu'il n'aimait pas les babillardes, ni les bêtises. Il l'intimidait avec sa grosse voix, son air bourru, mais une grande bonté émanait de chacune de ses petites tapes sur les joues de Nyna. Elle trouvait dans les vieux livres de Yan de quoi voyager et dans leurs longues chasses, de quoi apprendre. Le vieux nain s'était attaché à cette petite femme. Ils avaient vu passés quelques années ensemble, des hivers rudes, des étés tièdes. Il finit par se dire qu'il n'avait rien construit, sauf ce petit bout de nain, qui, une hache à la main, montrait déjà une bravoure rare et une habilité due à un long travail et à beaucoup de perséverance, vertu de nains.
Quand le vieux Yan demeura un matin cloué à son matelas de plumes, plus longtemps qu'à l'ordinaire, Nyna s'inquièta. De son petit air sérieux, elle posa sa main sur son front. "Tu vas mourir, Yan." Lui dit-elle sans broncher. "Maphr vient te chercher..." Yan ne lui avait pas appris à dire les choses mesurément, ni à être diplomate... Il hocha la tête tristement.
"Prends soin de toi, Nyna Marya....Va à la ville, va en Aden. Là-bas, tu trouveras des nains qui finiront de t'apprendre ce que tu ne sais pas encore. Reprends le métier de ton père. Fais honneur à tes parents partis rejoindre Maphr. Ils sont morts pour te protéger. Tu deviendras une grande forgeronne, je n'en doute pas. Et fais moi honneur également. Va et sois bien toi-même." Une petite caresse bourrue entre ses couettes, et le vieux nain fermait ses lourdes paupières.
Nyna Marya prit son arme, quelques vêtements et un peu de nourriture et partit. Elle brisa le mécanisme de la porte, ensevelissant Yan dans sa demeure. Elle partit entre les sapins, ses pas crissant dans la neige fraîche. Un autre matin, quelques années plus tôt environ, la neige bruissait également sous les pas...La vie continuait...