Morlith Membre
Messages : 109 Date d'inscription : 06/06/2009 Age : 34 Localisation : J'ai bien une réponse... mais c'est pas propre.
Feuille de personnage Nom: Feirgorth Race: Sombre
| Sujet: [RP] L'histoire de Gaan Nhol. Jeu 6 Aoû - 19:11 | |
| Les légendes sur notre monde sont nombreuses, certaines bâties sur des faits réels du passé, d’autres nées de l’esprit de vieillards trop imaginatifs, mais toutes nous fascinent quelque soit notre âge.
En des temps reculés naquit la race des hommes qui, comme chacun le sait, était d’une faiblesse inqualifiable en comparaison des autres races qui peuplaient le monde. Ceux-ci comblèrent ce handicap par une stupéfiante capacité à évoluer, apprendre et se reproduire. Mais à l’aube de son apogée, la race humaine n’imaginait pas encore à quelle abomination elle allait donner naissance. Tout cela fut la faute d’un homme : le Saigneur Gaan Nhol.
Cet humain, né d’un père cordonnier et de mère inconnue grandit au cœur d’un modeste village où il faisait assez bon vivre. Il suivit l’apprentissage que lui inculqua son géniteur et continua l’affaire familiale alors que la santé du vieux cordonnier se dégradait peu à peu. A sa mort, Gaan alors âgé de seize ans abandonna la maisonnée ainsi que le village sans prévenir quiconque et parti vers le Sud sans, semblait-il, aucun but réel. Il marcha ainsi, ne se permettant que les haltes nécessaires à son repos, pendant dix jours et dix nuits, ne se nourrissant que de baies et de fruits cueillis ou volés à l’étalage d’un village qu’il traversait. Puis il arriva face à l’océan, le sable venant chatouiller la plante de ses pieds que la semelle usée de ses chausses ne protégeait plus. Là il se laissa choir au sol, éreinté et affamé, et perdit connaissance pendant un mois entier.
A son réveil, Gaan fut frappé de plein fouet par une délicate odeur de miel et de lavande qui vint taquiner ses narines. Puis ses yeux s’ouvrirent sur les murs d’une chambre tapissée de vives couleurs or et blanc, sa main se crispa également sur la douceur d’un drap en lin dont on l’avait recouvert. Il tourna la tête et c’est là qu’il la vit pour la première fois, Almelia De Ruisseaubleu, celle qui deviendrait plus tard sa femme. Cette dernière s’avança vers le jeune homme en souriant plus chaleureusement qu’aurait pu le faire une mère pour son enfant, puis elle s’assit sur le lit afin de lui expliquer d’une voix fluette et mélodieuse ce qui lui était arrivé pendant son coma de trente jours. Gaan prit conscience du temps qu’il avait passé endormi et apprit qu’Almelia, qui n’était autre que la fille unique d’un riche seigneur, l’avait trouvé inerte lors d’une de ses promenades à la plage et avait demandé qu’on le soigne. Puis, son récit terminé, la jeune fille leva ses grands yeux brillant vers Gaan et lui confia que personne ne s’opposait à ce qu’il vive ici s’il ne désirait pas rentrer chez lui. C’est ainsi que le fils de cordonnier se vit enseigner les bonnes manières et les grandes valeurs, qu’il apprit à monter à cheval et à manier l’épée et qu’il fut marié lors de sa vingt-et-unième année à celle qui lui avait sauvé la vie cinq ans auparavant. Bien qu’il devint un fier guerrier et un habile chevalier, son esprit resta curieusement hermétique à toute tendresse ou à toute douleur. Seule sa femme pouvait espérer de lui une larme ou parfois un baiser. Puis vint le temps où il fallut aux deux jeunes héritiers de succéder au défunt seigneur, qui mourut tristement d’une chute à cheval lors d’une balade. C’est ici que le nom de Ruisseaubleu s’éteignit, lorsque, la couronne posée sur le sommet de son crâne, Gaan se réattribua son nom initial, Nhol.
Le règne de Gaan Nhol fut sévère et son histoire est baignée dans le sang de ses sujets. Son bellicisme sans limite et son indéfinissable paranoïa donnèrent naissance à maintes batailles et à de nombreux pillages des villages avoisinants. Puis, lorsque la soif de sang du Saigneur, comme on le nommait en secret, fut étanchée, il fit bâtir de grandes murailles autour de ses terres et y séquestra son peuple, interdisant tout commerce avec l’extérieur. Des rumeurs commencèrent à courir sur le monarque et elles prirent de l’ampleur à la mort d’Almelia. Certains prétendaient que c’était là l’œuvre du Saigneur, et que celui-ci se changeait peu à peu en bête. Si cela ne semblait pourtant pas vrai d’un point de vue extérieur, il était certain que l’âme de Gaan était plus proche de celle d’un animal que de celle d’un homme. La disparition de sa femme le laissant sans héritier, Gaan Nhol donna ordre à chaque femme du royaume, dont l’âge leur permettait de donner la vie, qu’elles soient épouses ou jeunes filles, de se rendre au château afin qu’elles puissent lui donner un fils. Nul ne s’y opposa car chacun craignait le courroux du Saigneur. Sur les soixante-douze femmes que comptaient les terres de Nhol, trente-et-une furent fécondées… On raconte que c’est ainsi que naquirent les premiers hommes-loups, des êtres humains aux dents, ongles et pilosité surdéveloppés. Les fils de Gaan donnèrent à leur tour naissance à des êtres plus bestiaux encore et bientôt des clans entiers de ces abominations peuplèrent le royaume dont il ne reste aujourd’hui que quelques ruines désertes.
Les héritiers du Saigneur ont pris son nom, qui avec les années de Gaan Nhol est devenu Gnoll, et ils rôdent encore de nos jours dans nos campagnes… mais la légende ne dit pas si un jour, Gaan mourut. Feïrgorth Nhylith | |
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