Les flots dansants d’un lac clair comme la pureté d’un saphir se laissaient bercer par un vent doux et bienfaiteur. Cette brise, qui ne parcourait ces lieux que pour un furtif moment, fut à son tour embellie et frétillée par les sons d’instruments folkloriques qui venaient non loin de là.
Aux bords du lac, se dressait en effet un banquet, nourriture et musique étaient à foison, les boissons et les danses coutumières aussi. Des gens de tous milieux sociaux étaient réunis pour fêter ou célébrer quelque chose. Tout le monde riait et discutait de tout et de rien, quand soudain, un homme, vêtu de somptueux vêtements d’un cuivré étincelant et d’une cape rougeoyante (nightmare light), leva son verre empli de breuvage des dieux pour entamer un discours :
« Mes chers croquantes, mes chers croquants.
Moi, Réhovot Valéric Ocelot, seigneur féodal et noble des terres entourant le paisible lac de Fellemere, souhaiterais rendre hommage à mes deux fils. Suite à la disparition de leur défunte mère, je suis fier d’avoir élevé deux grands gaillards avec un bon avenir. En ce jour de fête et de célébration de notre harmonieux hameau, je décide de leur destinée afin que notre noble famille perpétue à la tradition pluri centenaire de ces terres.
Aussi, je désigne l’aîné de mes fils, Ashdoth Y. Ocelot, comme futur hériter de mes terres ainsi que de mon titre de noblesse.
Un homme, muni d’une armure bleue laissant se dessiner un magnifique loup blanc sur son corps, se leva et tira révérence au noble. Il s’agissait de l’aîné, un guerrier courageux qui manipulait très bien la lance de combat.
_C’est avec sa bravoure et son courage, ajouta le père, qu’il saura diriger ces plaines et le peuple qui y vit. Il saura les défendre face aux dangers de l’extérieur notamment des attaques répétées des orcs peuplant les baraques près de l’océan.
Le noble but une première gorgée et la foule fit une ovation au fier héritier. La musique entama un nouveau morceau lorsque le seigneur leva la main, les musiciens s’arrêtèrent et le silence se rétablit très rapidement.
_N’oubliez pas, cher peuple, que j’ai un second fils… Hahaha… Mon cher fils cadet Ashkelon D. Ocelot. J’ai bien remarqué, et depuis longtemps, que c’est un fils un peu spécial, commença à radoter le noble. Il n’a pour d’autres desseins que de fricoter avec de jeunes et délicieuses damoiselles… Tel est son caractère… Que voulez-vous..., dit-il avec les yeux fermés et les épaules haussées. C’est pourquoi j’ai choisi qu’il l’intègre l’Ordre du temple d’Einhasad et qu’il devienne un priant de grande renommée, fit-il à ses invités. Puis il se tourna vers son fils et lui dit d’un œil sérieux, Considère ceci comme un acte bienfaiteur, sache que je le fais pour ton bien cher Ashkelon. Le noble but une autre gorgée sans quitter son fils du même regard.
Et c’est dans un vacarme qui lui semblait insoutenable que le jeune homme, entouré de jeunes demoiselles, décida de rentrer, seul, dans la demeure familiale avec un semblant d’amertume qui lui rongeait la conscience…