[RP] Une vieille légende...

La rose du phénix. Tout avait commencé avec cette vieille légende…


Les anciennes histoires relatent l’aventure d’un elfe d’âge mûr répondant au nom de Kalbriel. Celui-ci était, selon ce qu’on raconte, un véritable coureur de jupons, et rares étaient les femelles elfes qui ne succombaient pas à son charme. Mais cet éternel courtisan connu un jour l’amour et en fut totalement changé. Il semblait alors qu’il tenait là la porte de sortie de sa vie de débauche pour un futur plus serein, or il restait un important souci : Kalbriel, bouleversé par ces sentiments nouveaux, jeta son dévolu sur deux femmes à la fois, dont une Sombre. Il se maria avec la claire, convaincu que cela serait le mieux pour lui, mais il fut rapidement écœuré par la vie avec cette elfe. Rapidement, il chercha à voir la Sombre pour qui il ne pouvait renier ses sentiments, et à mesure de rencontres avec celle-ci, il commit l’adultère. Il réfléchit des mois entiers à la meilleure façon de quitter sa femme et de concrétiser sa relation avec sa maîtresse, mais il fut pris de vitesse par les commérages, et son double-jeu éclata au grand jour. Cela lui valut une réputation déplorable et le rejet de son épouse. Mais surtout, il dû se résigner à ne plus revoir la jeune Sombre afin de la protéger. Meurtri par cet échec, il prit la mer à bord d’un navire dont il avait fraichement fait l’acquisition, et s’en alla vers le large, là où aucune terre n’était visible à l’horizon. Il navigua des années durant, changeant de cap dès lors qu’il s’approchait d’un territoire qu’il savait ou qui lui semblait habité. Il était clair qu’il fuyait toute civilisation, quelle qu’en soit la race. La légende ne dit rien à propos de la façon dont il se nourrissait et occupait ses journées, mais certains bruits font mention d’îles désertes où il amarrait parfois pour y cueillir des fruits et chasser du gibier.

Les années passèrent donc ainsi, seul sur son bateau à attendre patiemment que le temps l’emporte. Et c’est en effet ce qui se passa, car une nuit son navire fut pris dans une violente tempête et il échoua miraculeusement sur un îlot proche. Il reprit connaissance frigorifié et étendu sur le sable, des débris l’entouraient et il comprit que son exil se terminerait là. Durant ces décennies passées en mer, il ne pensa qu’a la Sombre pour qui il avait sacrifié sa vie. Swënae. Tout se serait bien passé s’il avait nié cette relation, mais il faut croire qu’il lui portait plus d’amour qu’a sa femme, et malgré la situation dans laquelle cela l’entraina, jamais il n’eut un seul autre regret que celui de ne plus pouvoir caresser le doux visage de son aimée.

Épuisé par le poids sans cesse grandissant de la solitude, il se laissa lentement dépérir, ne cherchant même plus à se nourrir des baies qui murissaient en abondance sur son îlot. Lorsqu’enfin, après près d’un demi-siècle de jeun, il sentit son dernier souffle arriver au creux de ses poumons endoloris, il puisa dans les dernières forces qui lui restaient et creusa une petite fosse au pied d’un jeune et frêle rosier. Une fois sa tâche terminée, il se munit d’un couteau qu’il avait récupéré parmi les restes d’épave que la mer avait bien voulu lui amener, et s’ouvrit la poitrine. Là, tout s’enchaina rapidement ; alors que ses yeux se voilaient à une vitesse ahurissante, il s’arracha le cœur avec une force qu’il n’avait jamais eu auparavant et le plaça dans le trou qu’il recouvrit ensuite de terre. La vie étant alors sur le point de le quitter, il se traina jusqu’à la plage où il plongea pour se laisser emporter par les marées.

Les années succédèrent aux mois et on raconte que le rosier au pied duquel Kalbriel avait enterré son cœur, était la seule plante qui avait survécu aux intempéries et au temps et surtout que les bourgeons de cette plante donnaient naissance à la plus belle fleur qui soit au monde : la rose du phénix. En effet, cette rose arborait des pétales d’un rouge flamboyant. Mais la plus grande particularité de la rose du phénix était sa capacité à renaitre à chaque nouvelle lune, même déracinée. Selon l’histoire, Kalbriel aurait laissé sous terre un cœur qui recelait d’un amour éternel, et ce serait pour cela que la plante ne saurait mourir, infiniment nourrie par ce sentiment pur et impérissable.

Cette fleur est le plus beau gage d’amour qu’un homme puisse faire à une femme, car d’une part c’est un réel défi que d’aller la cueillir, et d’autre part elle est le symbole d’un amour fidèle même après la mort…